Le ministère des Affaires étrangères prépare une offensive diplomatique en direction de ses partenaires de l'Union européenne, visant à dissiper la perception négative de l'image de l'Algérie développée récemment par certains eurodéputés. Lors d'une réunion des représentants du corps diplomatique accrédités au sein des pays de l'Union européenne, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a fait état, hier, au siège de son département, de propositions d'action visant notamment à corriger "cette perception négative" de l'image de l'Algérie et d'agir en vue de brider ce sentiment anti-algérien, d'autant plus qu'elles sont basées sur "des éléments subjectifs" chez certains eurodéputés. Il s'agit ainsi de présenter de "manière claire et offensive" les réformes politiques et économiques en l'Algérie, lors des prochaines rencontres dans le cadre de l'accord d'association, qu'il est question de rentabiliser au mieux, à l'image de la réunion de haut niveau devant avoir lieu, en février, à Alger. En abordant les relations de l'Algérie avec l'Union européenne, l'un des représentants diplomatiques de l'Algérie auprès de l'Union européenne, à Bruxelles, a d'abord relevé le tableau contrasté entre les bonnes relations politiques et économiques de l'Algérie avec chacun des membres de l'UE et la perception négative développée par certains eurodéputés, qui ont fait état d'"incertitudes" sur les plans politique et économique. Il s'est interrogé, à ce sujet, si "l'attitude suspicieuse de l'Algérie à l'égard de certains programmes, dont la politique européenne de bon voisinage" n'en est pas la cause. Tout autant qu'il ne s'agissait, en fait, d'"attitude préméditée des eurodéputés vis-à-vis de l'Algérie", qui font pression sur la commission des affaires étrangères de l'UE, "pour gagner des avantages sur l'accord d'association". Dès lors, le chef de la diplomatie algérienne a insisté sur l'impératif de dissiper "cette absence de clarté", à travers une politique nationale cohérente en direction des partenaires de l'Algérie, à l'image de celle développée par nos voisins, qui ont mis en place une stratégie devant régir leurs relations avec l'UE, pour les cinq ans à venir. Nombre de points ont été abordés, par ailleurs, lors de cette rencontre, notamment les répercussions de la chute du prix du pétrole sur l'économie nationale. Cette réunion au cours de laquelle les diplomates présents, dont Bruxelles et Paris ont été instruits à plus d'offensive diplomatique, intervient alors que les relations entre l'Algérie et l'Union européenne viennent de connaître une polémique sans précédent, suite aux récentes déclarations de responsables de l'UE à la presse algérienne. Ces déclarations en "off" venaient de succéder à une visite d'une délégation de l'Union européenne conduite par le chef du département Maghreb, Bernard Savage, durant le mois de novembre, qui avait également suscité une vive polémique. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a, en réaction à cela, souligné que "certains responsables au sein de cette organisation européenne se comportent en autocrates". "L'Algérie a d'excellentes relations avec les Etats membres de l'UE et des contacts de qualité", a-t-il souligné, ajoutant que "l'Algérie est un grand associé de l'Union européenne qui a de grands intérêts avec elle". "Ces intérêts doivent évoluer vers plus d'équilibre", a encore déclaré le ministre des Affaires étrangères, affirmant que "nous n'acceptons pas l'ingérence des Etats dans les affaires algériennes ni d'organisations internationales". A. R.