Le marché informel résiste même si les autorités ont déclaré, depuis un bon moment, la guerre à ce phénomène qui mine l'économie nationale et qui continue de générer des pertes financières considérables à l'Etat en raison de l'évasion fiscale induite. En août 2012, le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales en collaboration avec celui du Commerce avaient entamé une large opération de suppression des marchés informels. Pour la résorption de ce phénomène du commerce informel, une enveloppe globale de 14 milliards de DA a été mobilisée en la répartissant entre le ministère du Commerce et celui de l'Intérieur, pour la mise en place d'espaces commerciaux réglementés au niveau des collectivités locales. Le programme prévoyait la réalisation de pas moins de 1 000 nouvelles structures commerciales destinées aux commerçants des marchés anarchiques. Certes, depuis le lancement, en 2012, de cette opération de résorption des marchés informels, une partie a été éradiquée ou régularisée, mais il suffira d'une virée à travers quelques marchés pour voir que ce phénomène est loin d'être éradiqué. Les pouvoirs publics avaient promis son éradication au cours du Ramadan 2013 à travers l'achèvement de 1 000 marchés de proximité. On en est loin. En effet, si, en 2013, 40% de ces points de vente ont été éradiqués, en 2014, l'opération semble avoir marqué le pas. Pis encore, cette année, on a enregistré une inquiétante réapparition des marchés anarchiques. L'Etat a enregistré plus de 80 nouveaux marchés informels seulement au niveau de la capitale. Selon l'UGCAA, près de 50% de marchés informels existent toujours, selon les statistiques communiquées par ses bureaux régionaux. Certaines wilayas n'ont pas été concernées par cette opération à l'instar de la wilaya de Skikda où aucun marché n'a été éradiqué. Du point de vue des pouvoirs publics, l'alternative au marché informel était les marchés de proximité et les infrastructures programmées devaient permettre la résorption de ce phénomène. Mais force est de constater que sur ce chapitre, l'exécutif s'est avéré impuissant. Le programme de construction du réseau national de distribution, prévu dans le plan quinquennal 2010-2014, traîne. Seulement 30% de ce programme ont pu être concrétisés. S. S.