Résumé : Quelques jours passent, et Wassila contacte Lyes. Ce dernier lui demande si elle avait réfléchi à sa proposition. Elle lui avoue qu'elle n'avait cessé de penser à lui... Seulement était-il sûr de ses intentions... ? Sa famille ne va-t-elle pas s'opposer à leur union ? Lyes rétorque qu'il avait déjà fait son choix. C'était elle qu'il voulait pour épouse... Le reste lui importait peu. Comme elle gardait le silence, il poursuit : -Je te veux comme épouse Wassila... Consens-tu enfin à me donner ta réponse... ? Il l'entend soupirer avant de répondre : -D'accord Lyes... Je veux t'épouser et vivre avec toi. Khadidja avait entendu des youyous fuser de chez sa voisine et était accourue aux nouvelles. Taos semblait heureuse comme pas un être humain sur terre, et ne cessait de lancer son cri de joie à tout bout de champ. -Que se passe-t-il, demande Khadidja d'une voix hâtive... Tu fêtes un heureux événement, Taos ? -Oui... Sinon pourquoi pousserais-je tous ces youyous... -Fais-moi donc partager ta joie... Taos prend un mouchoir et s'essuie le visage avant de répondre : -Wassila se marie. -Ah !.. Heu... Wassila se marie... ? -Oui... Figure-toi que la voyante avait vu juste... Quelqu'un est venu en parler à son père, et la famille du prétendant se présentera demain... Tu ne peux pas imaginer mon soulagement Khadidja. Adoucie par ses révélations, Khadidja s'écrie : -Oh ! Comme je suis heureuse pour elle... ! Elle relève la tête et se met de son côté à pousser des youyous... Maintenant, elle sera plus rassurée sur son avenir avec Athmane, se dit-elle... Wassila ne sera plus là pour la narguer avec son élégance et son savoir-vivre. Mais une fois ce moment d'euphorie passé, elle se surprend à repenser à leur dernière querelle. Athmane ne l'aimait pas et ne l'aimera jamais... Elle avait tenté l'aventure avec lui et savait qu'elle avait perdu... Rien en elle ne pouvait plus l'attirer. Ni son physique ni son caractère... Elle était cette indésirable qu'il repoussait... Si ce n'est pas pour Wassila, il finira bien par la quitter pour une autre... Elle n'en doutait plus. Taos continuait à pousser des youyous, et des voisines vinrent aux nouvelles. Khadjidja s'empresse de satisfaire leur curiosité. Les femmes se mettent toutes à papoter en même temps. Les unes présentèrent leurs vœux de bonheur à Taos, les autres tentèrent d'en savoir plus sur le futur prétendant. Bien sûr, toutes ces mégères se tournèrent vers leur voisine Khadidja pour en connaître davantage sur les circonstances de cette union. Elle seule pourra satisfaire leur curiosité. Cette dernière, aussi fière qu'un pacha de faire l'objet de tant d'intérêt, leur rétorque que le futur mari de Wassila est un fonctionnaire haut placé, qui a des biens et vit confortablement. Il n'est ni divorcé ni veuf, comme elles pouvaient le penser, mais un célibataire qui veut prendre femme et fonder un foyer... C'est Wassila qui lui a tapé dans l'œil... Alors il n'a pas hésité une seconde à demander sa main... Mais où est donc Wassila... ? Au boulot bien entendu... Elle n'est pas encore au courant de cette demande... Peut-être que Taos ne lui annoncera la nouvelle qu'à son retour. D'ailleurs pourquoi la brusquer, puisque la famille du prétendant ne se présentera que demain... ? Les voisines hochèrent la tête. Elles voulaient toutes en savoir plus sur cette famille qui allait se présenter... Si tel que le disait Khadidja, le prétendant était friqué, sa famille ne devrait pas être en reste... Elles étaient curieuses et impatientes d'en connaître davantage sur ces gens qui vont sûrement s'amener dans des véhicules de luxe, les bras chargés de cadeaux coûteux pour Wassila... Ah ! on disait bien que la fille qui prolongeait son célibat tombait toujours sur le meilleur parti. Les spéculations allaient bon train. Taos sert de la limonade et Khadidja lui murmure à l'oreille : -Tu n'aurais pas dû ameuter ainsi tout l'immeuble avec tes youyous... Le mauvais œil existe bel et bien, et ces femmes ne sont pas toutes aussi saines que tu le penses. Elles sont pour la plupart hypocrites et envieuses... Taos lève les yeux au ciel : -Dieu nous préserve des mauvaises intentions... Le mektoub de Wassila vient de frapper à ma porte, et tu veux que je refoule ma joie au risque de m'étouffer... ? Elle secoue sa tête : -Non Khadidja... Laisse-moi donc savourer mon bonheur et l'exprimer, tant que j'en ai encore la force et la santé pour le faire. (À suivre) Y. H.