La plainte en référé, déposée par les membres de la commission exécutive de l'UGTA pour l'annulation du 12e congrès de cette organisation syndicale, a été acceptée par le tribunal, nous a affirmé hier M. Ali Merabet. "Nous sommes satisfaits de cette première décision et nous espérons que la justice va examiner attentivement et dans le fond notre requête pour annuler ce congrès qui se tient en toute illégalité", a encore affirmé M. Merabet qui a tenu à préciser d'emblée que les membres de la CEN n'ont rien avoir avec le Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l'UGTA (CNRS). "Nous respectons les membres de cette structure mais je tiens à souligner que notre action s'inscrit dans le cadre des actions dévolues aux membres de la CEN car nous sommes attachés aux respects des statuts de l'UGTA et ses principes de fonctionnement." L'actuel membre du bureau politique du FLN a encore une fois dénoncé ce "hold-up" opéré par Sidi-Saïd en appelant à l'organisation d'un congrès en violation des textes fondamentaux de l'UGTA, notamment ses articles 34 et 36, précise notre interlocuteur. "Seule une commission de l'UGTA indépendante peut organiser ce congrès qui accuse plus de 18 mois de retard." Et d'ajouter : "Le congrès a été ficelé d'avance par l'actuel secrétaire général qui, après avoir encouragé le licenciement de milliers de travailleurs et suspendu des centaines de syndicalistes, poursuit sa mission de déstructuration de l'organisation en la vidant de sa substance." Pour Ali Merabet, "les travailleurs fuient par milliers l'UGTA pour aller se réfugier dans les syndicats autonomes à cause de la politique menée par ce secrétaire général qui s'entête à organiser un congrès taillé sur mesure". Pour l'ancien membre du secrétariat de l'UGTA, Sidi-Saïd obéit à un agenda visant à détruire l'organisation syndicale. "Je considère ce 12e congrès comme un nouveau congrès d'une autre organisation créée par Sidi-Saïd et non celui de l'UGTA, sinon comment expliquer que 70 à 80% des délégués que je respecte sont des retraités et la plupart âgés de 70 ans et plus", a-t-il martelé. Et de poursuivre que "la commission exécutive ne s'est jamais réunie depuis quatre ans, des congrès régionaux tenus dans l'opacité, des retards dans l'organisation des congrès des fédérations et union de wilayas, travailleurs et cadres syndicaux licenciés par milliers, l'UGTA n'existe presque plus dans la Fonction publique. C'est cela le bilan de Sidi-Saïd ?", s'est interrogé M. Merabet qui compte sur la justice "pour annuler ces assises pour le bien des travailleurs et du pays". M. T.