Inédite est l'agitation qui accompagne le 12e congrès de l'UGTA, dont les assises sont prévues pour aujourd'hui, demain et après-demain à l'hôtel El-Aurassi, à Alger. Des membres de la Commission exécutive nationale (CEN) sortante ont recouru, après avoir dénoncé énergiquement les flagrants manquements aux statuts et au règlement intérieur de la Centrale syndicale dans la préparation et la convocation du congrès, à la justice pour statuer sur ce qu'ils qualifient de grave dérive de la part du secrétariat national sortant, à sa tête le secrétaire général Abdelmadjid Sidi-Saïd. "Nous avons introduit un référé d'heure en heure auprès du tribunal de Sidi-M'hamed pour invalider les assises convoquées par le secrétariat sortant de l'UGTA. Dans notre requête, nous avons noté toutes les entraves au règlement intérieur et aux statuts de l'organisation. Nous sommes dans notre bon droit et nous sommes confiants en la justice qui a tous les éléments pour rendre le droit en toute indépendance", nous a confié, hier, Ali Merabet, membre de la CEN sortante et membre du bureau politique du FLN. Pour ce dernier, la préparation et la convocation du congrès n'ont pas satisfait aux procédures prévues par les textes réglementaires, notamment les statuts qui stipulent dans leur article 34 que la CEN se réunit trois mois avant l'expiration du mandat des instances élues de la Centrale syndicale et procède à la désignation d'une commission indépendante de préparation du congrès qui se tient dans un délai de 6 mois. Le secrétariat national sortant de l'UGTA ne s'est pas conformé à cette disposition, puisqu'il s'est substitué à la CEN et à la commission indépendante dans la préparation du congrès. "Le mandat du secrétariat national de l'UGTA a expiré en mars 2013. De ce fait, il n'a pas la qualité d'organiser le congrès", a dénoncé encore Ali Merabet qui a rappelé, à l'occasion, que "la CEN n'a jamais été réunie depuis le 11e congrès, à tel point que ses membres ne se connaissent pas". S'il affirme avoir pleine confiance en la justice, Ali Merabet et ses camarades dans cette levée de boucliers, donc, entendent appuyer l'action en justice par un investissement, aujourd'hui, du lieu du congrès. "On sera présent à El-Aurassi pour dénoncer ce congrès qui n'est pas celui de l'UGTA, mais constitutif d'un nouveau syndicat", a averti Ali Merabet, qui a du mal à s'expliquer ce qui fait courir Sidi-Saïd, une ambition personnelle ou l'exécution d'une mission ? Pour leurs détracteurs au sein de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd et son secrétariat national ont agi de la sorte pour doter l'organisation de structures peu enclines à l'orthodoxie syndicale, laquelle n'est pas souhaitée par le gouvernement en cette période de crise, marquée notamment par une indigence financière. S. A. I.