La dernière soirée du 5e Fiataa a été marquée par six prestations de qualité, notamment celles de Tendé Dissawat, Toumast et Afous d'Afous. De son côté, le commissaire du festival, Ahmed Aouali, a annoncé que la 6e édition aura lieu en novembre 2015. La cinquième édition du Festival international Abalessa-Tin Hinan pour les arts de l'Ahaggar a pris fin avant-hier soir au niveau de la grande scène du campement à Tidessi, après une semaine intense, émaillée par des concerts, des expositions et des ateliers. Cette dernière soirée a été marquée par six prestations de qualité, notamment celle de Tendé Dissawat (qui signifie chant tindé), une formation musicale menée par Mama Walet Amoumine, membre également du groupe Tartit. Tendé Dissawat est un groupe de femmes qui reprennent des chants touareg de Gargando (Tombouctou, Mali) qu'elles ont interprétés avec des instruments traditionnels. Cet ensemble féminin, accompagné par un guitariste et un joueur de karkabou, a dispensé une très belle prestation, avant d'être rejoint par le flûtiste nigérien Yacouba Moumouni (de la formation Maamar-Kassey), du saxophoniste Mehdi Djama et du batteur Hassan Khoualef, pour une jam-session durant laquelle se sont exprimés toute la maîtrise et tout le talent des artistes. Ithrane N'Ahaggar succédera à Tendé Dissawat et interprétera un répertoire structuré autour de compositions personnelles et de quelques reprises de blues, notamment un titre d'Ali Farka Touré, offrant ainsi une très belle prestation. Place ensuite au groupe nigérien Toumast (identité en tamasheq), mené par les guitaristes Moussa Ag Keyna et Aminatou Goumar. La formation, créée à la fin des années 1990, a repris des morceaux de son propre répertoire. Avec une orchestration balèze et une musique aux accents et à l'inspiration rock, Toumast, qui a sorti trois albums, a chanté la paix. "La musique est plus puissante que le fusil", a déclaré Moussa Ag Keyna à l'issue de la prestation de son groupe. Très attendu par le public de Tamanrasset, qui s'est déplacé en nombre pour cette dernière soirée, Kader Tirhanine et sa formation Afous d'Afous (main dans la main), ont créé une très belle ambiance grâce à la puissance de leur son, les textes qui s'intéressent à la jeunesse et aux histoires de la vie quotidienne, à la maîtrise de Kader et de ses acolytes sur leurs instruments (guitare, basse, batterie, djembé), et à leur sens de la scène. Une très belle performance, un grand moment d'échange et de communion avec le public. Peu avant la fin de la soirée, Ahmed Aouali, commissaire du Fiataa a annoncé que la sixième édition de ce festival, qui valorise aussi bien le patrimoine immatériel saharien que les musiques du continent, aura lieu en novembre 2015. Ouvert le 30 décembre dernier, le 5e Fiataa a proposé une programmation musicale oscillant entre la modernité et l'authenticité, avec une (re)valorisation des chants et des instruments traditionnels. S. K.