Le secrétariat national du RCD, qui s'est réuni durant le week-end, n'a pas été tendre avec les membres du gouvernement et le chef de l'Etat. Dans une déclaration, le parti estime que le discours officiel est imprégné de graves contradictions. "Les contradictions qui imprègnent le discours des membres d'un même gouvernement sont inquiétantes", écrit le RCD dans sa déclaration qui met aussi en avant le fait que des membres du gouvernement ne s'expriment que parce qu'ils sont contraints sur un malaise qui touche plusieurs secteurs. Le parti de Mohcin Belabbès résume ces contradictions, en évoquant le blocage annoncé des recrutements dans la Fonction publique, et ensuite l'annonce du contraire avec des plans de recrutement. "Pour un ministre, les soins seront payants et les loyers revus à la hausse, alors que le Premier ministre réfute, péremptoire, qu'il n'est pas question de toucher à ces secteurs", relève le parti. Cette situation est due, selon le constat du RCD, "à la gravité de la défaillance de pilotage de la politique générale du pays". Il cite "la vacance de pouvoir", qui est "le corollaire de l'impotence du chef de l'Etat". Il explique que "cette vacance ne réside plus dans la rareté des apparitions de Bouteflika", mais "elle donne lieu à une cacophonie et une confusion que les institutions de l'Etat se sauraient durablement supporter". "L'absence de cap et de projet de développement, malgré une compilation de chantiers inachevés incités par des prix des hydrocarbures hors normes, qui a caractérisé la politique économique de l'Algérie depuis 1999, donne lieu aujourd'hui à la résurgence de toutes les questions, arbitrairement et autoritairement, évacuées par le pouvoir à la faveur d'une manne financière que d'aucuns considéraient comme une chekara sans fond pendant une quinzaine d'années", explique le parti. "Le discrédit et l'illégitimité qui frappent les institutions conjugués à l'érosion des libertés publiques depuis ces quinze dernières années, pourtant conquises de haute lutte par les Algériens, vont fatalement exacerber le climat de défiance politique et de tensions sociales", prédit le parti, surtout, insiste-t-il, que dès lors que "toute initiative politique et pacifique est combattue, voire délégitimée, le statu quo actuel risque de créer le lit aux formes d'expression les plus violentes et les plus radicales". Pour le parti de Mohcin Belabas, "la mobilisation des populations dans les villes du Sud sur la problématique du gaz de schiste (...) témoigne de la maturité citoyenne et administre la preuve que, désormais, la jeunesse et le peuple rejettent le régime et les représentants factices qu'il leur imposent". M.M.