Le RCD fait état de ses graves inquiétudes quant à l'avenir du pays. Dans un communiqué du secrétariat national, la formation de Mohcine Belabès relève «la gravité de la défaillance de pilotage de la politique générale du pays» qui se traduit par des contradictions flagrantes entre les membres du gouvernement sur, notamment, la gestion de la chute des prix du pétrole. Mais pas seulement. Le RCD souligne ainsi que «la vacance du pouvoir, corollaire de l'impotence du chef de l'Etat, ne réside plus dans la rareté des apparitions de Bouteflika mais donne lieu à une cacophonie et une confusion que les institutions de l'Etat ne sauraient durablement supporter». Pour ce parti, membre actif de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), «l'absence de cap et de projet de développement donne lieu aujourd'hui à la résurgence de toutes les questions, arbitrairement et autoritairement évacuées par le pouvoir à la faveur d'une manne financière que d'aucuns considéraient comme une chkara sans fond pendant une quinzaine d'années». «Qu'il s'agisse de la question de la confection du budget, de la problématique du gaz de schiste, du malaise dans le système de l'éducation et de la formation ou le secteur de la santé ou des transferts sociaux inadaptés qui plombent l'économie, les ministres du gouvernement qui s'expriment ne semblent prendre la parole que contraints et forcés», est-il indiqué dans le communiqué. Le RCD estime que «les contradictions qui imprègnent, au grand jour, le discours des membres d'un même gouvernement sont inquiétantes». Ce parti de l'opposition évoque, entre autres, les propos contradictoires du Premier ministre et de son ministre de l'Energie sur l'exploitation du gaz de schiste. Youcef Yousfi parle d'une «décision d'exploitation irréversible» et Abdelmalek Sellal assure que «la question sera tranchée par les générations futures». «Pour un ministre, les soins seront payants et les loyers revus à la hausse alors que le Premier ministre réfute péremptoirement qu'il n'est pas question de toucher à ces secteurs», fait remarquer le RCD, qui dénonce les approximations et les contradictions des membres du gouvernement. Le parti considère que «le discrédit et l'illégitimité qui frappent les institutions, conjugués à l'érosion des libertés publiques depuis ces quinze dernières années, pourtant conquises de haute lutte par les Algériens, vont fatalement exacerber le climat de défiance politique et de tensions sociales», affirmant que «les récurrentes manipulations, par le pouvoir, de l'extrémisme religieux et le chantage qu'il ne cesse d'agiter face aux ambitions citoyennes de la société, pour se maintenir comme moindre mal à côté de l'intégrisme, sont vaines».