"Le parquet compétent a demandé au juge d'instruction d'émettre une commission rogatoire à l'intention des autorités judiciaires dans le royaume marocain frère à l'effet d'identifier le prévenu et de fournir, aux autorités judiciaires algériennes, les informations nécessaires le concernant." C'est ce qu'a déclaré, jeudi dernier, Tayeb Louh, ministre de la Justice et garde des Sceaux, en marge du vote du projet de loi relatif à la prévention du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme. Ladite commission aura pour mission majeure d'obtenir des informations à même de permettre aux autorités algériennes d'ouvrir une information judiciaire concernant cet individu arrêté, il y a une semaine, pour suspicion d'appartenance à une organisation terroriste, en l'occurrence Daech. Selon M. Louh, cette commission s'inscrit dans le cadre de la coopération entre les autorités judiciaires algériennes et marocaines. Autrement dit, Alger et Rabat devront, dans les jours à venir, se rendre à l'évidence et coopérer davantage pour barrer la route aux filières djihadistes qui menacent la stabilité des deux pays, notamment dans les villes frontalières où des cellules de recrutement pour le compte de Daech se multiplient depuis quelques semaines. Il faut rappeler que la commission intervient au lendemain d'un communiqué rendu public par le ministère marocain de l'Intérieur et faisant état de l'arrestation d'un Algérien, membre présumé de Jund Al-Khilafa, ayant revendiqué l'assassinat du touriste français, Hervé Gourdel. Même s'il était laconique, le communiqué des autorités marocaines contenait, tout de même, des contradictions à même d'interpeller les autorités algériennes à délivrer une commission rogatoire pour identifier cet individu. En effet, ledit document faisait référence à l'arrestation du ressortissant algérien, dans une opération menée dans la ville frontalière d'Ahfir (Oujda) en possession de pistolets automatiques, d'appareils de télécommunications et de produits chimiques pour fabriquer des bombes artisanales pour exécuter des plans terroristes. Dans le même temps, le communiqué décrit ce terroriste comme un élément envoyé par Jund al-Khilafa pour recruter au Maroc, dans le cadre d'un projet de proclamation du jihad dans les pays du Maghreb arabe et en Europe, et ce, suivant la stratégie d'expansion de l'organisation de l'Etat islamique (EI). Ce à quoi, les autorités marocaines annoncent qu'un complice présumé du ressortissant algérien est toujours recherché par les services de sécurité marocains, sans mention de son identité, encore moins de sa nationalité. Signalons également que ce fait intervient après le démantèlement de plus de dix cellules de Daech sur le sol marocain et l'arrestation de 13 individus activant pour le compte de Jund al-Khilafa dans les wilayas de l'Ouest et sur la zone frontalière algéro-marocaine. F.B.