Les organisations de l'Intersyndicale affichent une satisfaction en évoquant des taux de suivi massifs alors que le ministère de l'Education parle d'"une mobilisation mitigée". Au deuxième jour de grève, le taux de participation des enseignants a été différemment apprécié par les Directions de l'éducation des wilayas de l'est du pays et les syndicats, à Skikda notamment où Naâmoune Boussaâd, secrétaire général de la wilaya de l'Unpef, principal syndicat dans les cycles primaire et moyen, nous avance un taux de suivi de 71,48%. Le meilleur taux est annoncé au cycle primaire avec 75,86%. Au premier jour, le taux de suivi était de 69,47%, toujours selon la même source. La Direction de l'éducation a, quant à elle, avancé le chiffre de 11%, soit 4% de plus que le premier jour. Dans la wilaya de Guelma, les écoles primaires et les collèges du chef-lieu de la commune ont renvoyé les élèves qui ont investi bruyamment la rue et perturbé la circulation des véhicules. Les écoles Mouloud-Feraoun, Rédha-Houhou, Mohamed-Laïd-El-Khalifa ont fonctionné au ralenti puisque seuls les suppléants et les contractuels ont travaillé. Les collèges Abane-Ramdane, Mimoun-Ali et 8-Mai 1945 ont enregistré un taux de participation à la grève assez conséquent. Le secrétaire général de l'Unpef de la wilaya estime que cette grève a été suivie à un taux dépassant les 72% et le porte-parole de la Direction de l'éducation soutient que ce taux a seulement atteint les 11,72% ! Toutefois, les parents ont condamné cet arrêt de travail en soulignant que leurs enfants sont devenus des otages du personnel enseignant qui fait fi de sa véritable mission en privilégiant son intérêt personnel. À Sétif, au moment où l'Unpef avance un taux de plus de 81%, la cellule de communication de la Direction de l'éducation indique, quant à elle, que le taux n'a pas dépassé les 3,45%. Selon la même source, moins de 1 000 enseignants des cycles primaire et moyen ont suivi le mot d'ordre de l'Intersyndicale. À Bordj Bou-Arréridj, selon le représentant du syndicat de l'Unpef, le taux de suivi n'a pas dépassé les 70%, dans les cycles primaire et moyen. Enfin, dans la wilaya de Jijel, le mouvement de grève s'est vite essoufflé. En effet, les enseignants ont décidé de rejoindre leur poste de travail. À Oran, et comme à chaque débrayage, la guerre des chiffres fait rage. Alors que le ministère de l'Education nationale affirme que le taux de suivi n'est que de 4% dans la wilaya, les syndicats affirmaient déjà pour la première journée un taux de suivi dépassant les 60%. Mais le mouvement semble être suivi de manière inégale comme, par exemple, dans la commune d'Oued Tlélat, où une poignée d'enseignants seulement ont respecté la consigne, montrant que le débrayage ne fait pas l'unanimité. À Chlef par contre, le secteur de l'éducation a été presque totalement paralysé, selon des sources syndicales. Le taux de suivi du mouvement en question durant ce deuxième jour est de 65,32%, comme annoncé par le coordinateur syndical du bureau de wilaya des travailleurs de l'éducation. Du côté de la Direction de l'éducation, l'on nous a affirmé que le taux de participation est très faible puisqu'"il n'a pas dépassé les 4,96%. Seuls 900 enseignants sur les 9 855 que compte le secteur de l'éducation de la wilaya de Chlef ont répondu à l'appel du syndicat". À Relizane, c'est un communiqué de la coordination des syndicats de l'éducation qui faisait état, hier, d'un taux de suivi de la grève des enseignants de 58,43%. Le détail de ce pourcentage fait état d'une mobilisation de 61,88% des enseignants du cycle primaire, de 62,50% des professeurs de l'enseignement moyen et de 16,24% des PES. Le communiqué fait état également de "dépassements" ayant été communiqués à la tutelle des gestionnaires de certains CEM. Par contre, à Mascara, la grève semble s'être renforcée au deuxième jour du mouvement observé par les enseignants des trois paliers. En effet, le nombre de participants a enregistré une hausse par rapport au premier jour. Là aussi l'écart entre les chiffres avancés par les représentants des syndicats et ceux communiqués par l'administration est énorme. Pour le président de l'un des syndicats engagés, le taux de participation a atteint les 78%, alors que les responsables locaux de la Direction de l'éducation nationale relativisent et parlent d'un taux n'excédant pas les 15%. De nos correspondants