Un juge d'instruction français devrait venir prochainement à Alger dans le cadre de l'instruction de l'affaire Khalifa qui, au fur et à mesure de l'instruction, révèle aux juges les frasques incroyablement folles de l'homme d'affaires dont les déboires ne doivent pas faire oublier qu'il était soigneusement couvé par le pouvoir politique. Ne fut-il d'ailleurs pas couronné manager de l'année fin 2002 alors même que les signes de sa faillite étaient perceptibles ? Mais les lambris de l'hôtel El-Aurassi étaient trop éblouissants pour ne pas rendre visibles ces signes aux yeux du gotha politique accouru en ces lieux ! Selon des révélations du quotidien français Le Parisien, le juge français devant venir à Alger chercherait à retracer le flux financier du groupe, dont une partie s'est évaporée en France en dépenses qui feraient mourir de rage les petits épargnants ayant fait confiance à l'homme d'affaires qui est hors d'atteinte de la justice algérienne en raison du refus de coopérer de la Grande-Bretagne où il vit sous bonne protection. Les sociétés du golden boy “semblent n'avoir jamais eu de gestion réelle, et les dirigeants s'y sont succédé sans que l'on connaisse leurs fonctions réelles. Nos investigations ont révélé une part des dépenses somptueuses et autres dépenses excessives et injustifiées”, écrivent dans leur rapport les enquêteurs cités par le quotidien parisien. Quelques exemples de dépenses cités par le journal : à son arrivée en France, l'homme d'affaires s'offre sur les fonds de Khalifa Airways un appartement dans le très chic 16e arrondissement de Paris pour 2,4 millions d'euros. Il loue deux appartements pour un couple qui n'a aucune fonction dans les sociétés françaises. Un ami est hébergé pour 435 000 francs. Des chambres d'hôtel sont louées pour deux “amies” dont la seule compétence est d'avoir des relations au sein du pouvoir politique. Le conseiller juridique occupe un appartement de la rue du faubourg Saint-Honoré. La villa de Cannes où se réunissait la jet-set mondiale a coûté la bagatelle de 35 millions d'euros pour une valeur réelle estimée à 24 millions d'euros. Les équipements ont coûté 2 millions d'euros. Dans la précipitation, la villa a été revendue à 16 millions d'euros. Le parc automobile de Khalifa Airways composé de véhicules haut de gamme (Jaguar, Porche, Mercedes, BMW) a été bradé au moment de la liquidation. Une cinquantaine de voitures de la société "Rent a Car" se sont volatilisées. L'avocat de la défense envisagerait de faire obtenir la nullité des poursuites en France en soutenant que les sociétés de Khalifa étaient de droit algérien. 40 000 euros à Catherine Deneuve Moumen aimait s'afficher avec les stars qui n'avaient d'intérêt que pour son chéquier ou plutôt ses enveloppes puisque c'est la formule de rémunération qu'il affectionnait le plus. Selon le témoignage d'un de ses proches cité par Le Parisien, Moumen donnait à ses invités des enveloppes allant de 300 euros à 40 000 euros. L'actrice française Catherine Deneuve aurait ainsi perçu 40 000 euros pour aller à la soirée de gala de Cannes qui marquait le démarrage de KTV en France et 45 000 euros pour se rendre à Alger assister au match amical entre l'équipe nationale et l'Olympique de Marseille sponsorisé par Khalifa Y. K.