Les automobilistes de l'Ahaggar, contraints de passer des nuits blanches devant les stations-service pour s'approvisionner en carburant, ont lâché la bride à leur colère. Ils ont procédé, jeudi, à la fermeture de la route principale menant au centre-ville, en signe de protestation contre cette crise qui dure depuis plus de dix jours déjà. Pour la deuxième journée consécutive, la route a été barricadée à l'aide de fûts de carburant, de motocyclettes et d'autres objets hétéroclites... Ayant pris connaissance de la présence de la presse, les usagers, visiblement courroucés, se sont indignés de la nonchalance et de l'indifférence des autorités qui se contentent de faire des déclarations mensongères pour maquiller une crise qui ne profite, encore une fois, qu'aux réseaux de contrebandiers. Parallèlement au nombre considérable de voitures, tous types confondus, qui sont alignées devant les stations-service, notamment, celles relevant de Naftal, de longues files de jerricans s'y sont également formées, pour se ravitailler en cette énergie. "Cela fait 6 jours que j'attends mon tour. Certains sont là depuis 8 jours. C'est un sacrifice. Nous avons abandonné nos familles, nos activités pour une goutte d'essence. C'est grave. Regardez l'état dans lequel je me trouve, la crasse me ronge la peau", peste un jeune rencontré à la pompe de Tahaggart. Il n'est pas le seul à être dans cet état et dénonce la pression vécue quotidiennement dans les stations-service, lesquelles sont malheureusement devenues des lieux de combat devant l'impuissance des services de sécurité mobilisés à cet effet. C'est ce que nous avons constaté de visu. La situation profite aux opportunistes qui se livrent au trafic de carburant au vu et au su de tout le monde. À quelques mètres de la station, ils étalent des fûts pleins à ras bord. Pour les bidons de 20 et 60 litres d'essence, ils demandent respectivement 2 000 et 6 000 DA, sans être nullement inquiétés. Rassurant, le directeur de l'énergie et des mines de Tamanrasset, Ali Nasri, a indiqué, lors de notre dernière entrevue, que la crise sera réglée avec l'arrivée du convoi composé de 15 camions de 27 000 litres de carburant chacun. Mais surtout avec la résolution du problème posé à la raffinerie d'Adra qui devait reprendre le 9 février dernier. R.K.