Pour Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh), il n'y a pas l'ombre d'un doute : en Algérie, il y a une avancée notable en matière des droits de l'Homme. “Il y a des progrès palpables en matière des droits de l'Homme. J'en veux pour preuve la réforme de la justice et celle du code de la famille qui s'annoncent. En outre, le pays a organisé en avril dernier une élection présidentielle des plus démocratiques. L'Etat de droit est en voie de construction”, a-t-il soutenu en marge de la journée commémorative de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'Homme organisée par son institution jeudi à l'hôtel El-Aurassi. Mais l'optimisme de Me Ksentini ne résiste pas à l'épreuve de la réalité quotidienne. Pas plus loin que mercredi dernier, les autorités ont annulé une conférence que devait animer Me Ali Yahia Abdenour à Tizi Ouzou sur… les droits de l'Homme. Il y a à peine quelques semaines, le droit de recours à la grève illimitée, pourtant consacré par la Constitution, est tout bonnement remis en cause par le gouvernement. C'est dire… Abordant la question du référendum sur l'amnistie générale, Me Farouk Ksentini soutiendra : “Il n'y a pas plus démocratique que de donner la parole au peuple. Nous avons accueilli favorablement cette idée d'amnistie générale. La démarche est éminemment démocratique qui va dans le sens des droits de l'Homme.” Parlant de la condition de la femme, Me Ksentini dit ne pas se l'expliquer. “Le temps est venu de revenir à des dispositions plus égalitaires. La situation de la femme doit être révisée à la hausse pour qu'elle soit l'exacte égale de l'homme”, martèle-t-il. Cette journée commémorative placée sous le slogan "La proclamation universelle des droits de l'homme : entre valeurs proclamées et mécanismes de suivi" est marquée par les interventions de plusieurs experts travaillant pour des organismes internationaux. La première à intervenir est Mme Leïla Zerrouki, dont la communication avait pour intitulé : “Introduction aux mécanismes onusiens de promotion et de protection des droits de l'Homme.” Me Meriem Mihoub Zerdani, expert au niveau de la Cidaw, a axé pour sa part sa communication sur "la convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes". À ce sujet, elle a indiqué que l'Algérie est parmi les rares pays à présenter un rapport initial sur la question et compte présenter un deuxième rapport dès janvier 2005. Elle a aussi rappelé que le législateur algérien a donné la primauté au traité ratifié sur la loi interne. A. C.