Un divorce qui, aujourd'hui, prend des formes violentes dans les propos tenus par le patron de la centrale syndicale qui se trouvait avant-hier à Oran. Depuis plusieurs mois, rien ne va plus entre la Confédération syndicale internationale (CSI) et le secrétaire général de l'UGTA, Sidi Saïd, qui a perdu sa place de représentant au sein de l'instance exécutive de cette organisation internationale. Un divorce qui, aujourd'hui, prend des formes violentes dans les propos tenus par le patron de la centrale syndicale, qui se trouvait hier à Oran pour la clôture du 1er Salon national de la micro-entreprise, qui a également enregistré la présence de trois ministres, ceux de l'Enseignement supérieur, des TICS et du Travail et l'Emploi. Ainsi, le patron de l'UGTA a fustigé la SG de la CSI, la traitant de harka complotant contre l'Algérie : "La SG de la CSI est une harka, car elle a essayé de casser le syndicat sur la scène internationale et de perturber notre UGTA, mais elle a trouvé face à elle une résistance. Ils (CSI : NDLR) ne font plus de l'action syndicale mais de la destruction." Poursuivant avec véhémence, il accusera la CSI de "vouloir coloniser les autres organisations syndicales et je dis que nous sommes contre cela, nous sommes les seuls à nous opposer, nous réfutons cette ingérence et c'est pour cela que je les traite de harka". Plus loin, il reprendra encore ses attaques contre la CSI et sa secrétaire générale qui, dit-il, a fait "alliance avec des gouvernements. C'est le rôle et le devoir moral de l'UGTA de défendre le pays et de lutter contre les harkas politiques et syndicaux qui veulent s'en prendre à l'Algérie. Les autres syndicats à l'étranger défendent chacun leur propre pays et ils voudraient venir casser l'Algérie et je n'accepterai personne qui vient diriger notre maison". Pour comprendre cette sortie du patron de l'UGTA, il faut revenir à l'été 2014, où fut décidée l'exclusion de l'UGTA de l'instance exécutive de cette organisation internationale, au motif avancé par la SG de la CSI que "l'UGTA est un syndicat non démocratique qui n'a pas tenu de congrès depuis des années", et ce, au moment où le Snapap faisait son entrée à la même CSI, est-il bon de le signaler encore. Par ailleurs, lors de son passage au Salon de la micro-entreprise, le patron de la centrale a évoqué ses relations "fraternelles" avec le FCE. Quant à savoir si le secteur privé était disposé à permettre à ses salariés de se syndiquer, Sidi Saïd évoquera un accord et une convention passés tout récemment avec le "patronat pour permettre la création de sections UGTA dans le secteur privé en général". D. L.