Sous la pression des travailleurs et des syndicalistes de Rouiba, une décision a été prise en "haut-lieu" pour faire évacuer la parcelle de 8 200 m2 occupée récemment par l'entreprise de transport Tahkout-Mahieddine et toujours réclamée par la SNVI de Rouiba. Tous les bus stationnés sur cette parcelle ont été évacués avant-hier, a-t-on constaté sur place. Cette décision a été matérialisée par un procès-verbal signé par le P-DG de la SNVI et le P-DG de Gestimal (entreprise de gestion des zones industrielles d'Alger) qui invite l'entreprise de transport Tahkout à enlever et évacuer ses bus qui se trouvaient depuis plus de deux semaines sur ce terrain. Un accord a été également donné à la SNVI pour la réalisation de deux accès qui permettent à cette dernière d'appliquer son plan de développement, notamment la construction d'une nouvelle fonderie. Les deux parties (SNVI et Gestimal) ont convenu de poursuivre le travail, en collaboration avec le représentant du ministère de l'Industrie et des Mines en vue d'assainir définitivement la situation du foncier entre le Centre national des études appliquées en urbanisme (Cneru), Gestimal et la SNVI. Il est surtout question "d'assainir, de délimiter et d'éclaircir la situation de toutes les parties communes de la zone industrielle vis-à-vis de la SNVI et de Gestimal", selon le document. Mais derrière ce conflit se cache un désordre scandaleux dans la gestion du foncier de la zone industrielle de Rouiba. Certains dossiers sont entre les mains de la justice comme cette affaire de 81 404 m2 de terrain représentant les parties communes de la zone dont plus de 60 000 m2 ont été "achetés" par la SNVI mais mis à la disposition, en juin 2008, par les anciens responsables de Gestimal de l'entreprise de transport Tahkout pour "les besoins de son activité et particulièrement (...) le stationnement" pour une période de 9 ans renouvelables par tacite reconduction moyennant une somme de 20 DA le m2. Et ce, suivant une décision controversée qui sera annulée le 2 février 2009 par deux lettres d'annulation signées par le P-DG de Gestimal dans lesquelles ce responsable s'engage à restituer les redevances correspondant à l'occupation des lieux durant neuf mois. Cette lettre d'annulation n'a jamais été appliquée puisque Tahkout aurait exigé, selon nos sources, le remboursement de l'intégralité des frais qu'il avait engagés. Les nouveaux responsables de Gestimal ont pris la décision en 2011 de "laisser Tahkout poursuivre son activité" pour ne pas pénaliser leur entreprise, affirme le président de la SGP. "On peut récupérer le terrain à n'importe quel moment et cela ne concerne pas Tahkout mais tous les opérateurs qui se trouvent dans la zone et qui utilisent les parties communes", dit il. Mais, selon un responsable syndical de la SNVI, Gestimal n'a aucun droit de donner une autorisation d'occupation à qui que ce soit suivant le décret 84/55. La SNVI, principale victime dans cette affaire, a payé déjà les honoraires pour près de 60 000 m2 au Cneru (l'organisme propriétaire) et l'entreprise attend toujours un acte de propriété pour entamer son plan de développement, nous dit-on. Beaucoup de zones d'ombre subsistent dans ce dossier qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Nos tentatives d'avoir l'avis de M. Tahkout et celui du Cneru sont demeurées vaines. M. T.