La porte de la station ne s'ouvre qu'aux hallabas par groupe de deux pour que le stratagème passe inaperçu. Les trafiquants s'arrangent pour disparaître jusqu'à ce que leur tour arrive. Malgré les dernières mesures prises par les pouvoirs publics pour contrer la contrebande notamment celle du carburant, le phénomène persiste et des milliers de litres traversent quotidiennement la frontière vers le Maroc. Si les hallabas sont les premiers à être pointés du doigt dans ce trafic, certains propriétaires, gérants et pompistes sont également à condamner dans cette affaire. Au niveau de certaines stations-services ouvertes dans la région de Maghnia, au nombre de 9, des artifices divers y sont utilisés pour détourner les directives de la DMI et les arrêtés du wali. Si dans certaines stations, il est exigé qu'une quantité de carburant soit disponible en réserve pour d'éventuels besoins des services de sécurité et de l'administration, les gérants trouvent en cela une couverture pour s'adonner à une pratique des plus illicites. Une fois la quantité quotidienne livrée à ces stations, une petite part est servie aux automobilistes avant que la fausse rupture ne soit déclarée. La plus grande quantité qui reste est servie selon un scénario infaillible qui arrange aussi bien le pompiste que le propriétaire et bien entendu le hallab, car chacun trouve son compte. La porte de la station ne s'ouvre qu'aux hallaba par groupe de deux pour que le stratagème passe inaperçu. Les trafiquants s'arrangent pour disparaître jusqu'à ce que leur tour arrive et soient servis à satiété car la majorité des véhicules utilisés dans ce trafic possèdent des réservoirs modifiés pour contenir le maximum de carburant. Généralement le manège commence à la tombée de la nuit et dure jusqu'à l'aube. Quand on sait que le pompiste perçoit en plus de la somme relative à la quantité servie, une commission de 300 à 500 DA par plein, on imagine un peu le bakchich soutiré par le collectif de la station-service. Et quand on sait qu'un arrêté du wali contraint les stations-service à servir l'équivalent de 400 DA de carburant aux véhicules et 2 000 DA aux camions, on comprend que ces stations se déclarent hors-la-loi sans qu'aucune partie n'ose mettre terme à cette pratique qui est faite au vu et au su de tous. Pour certains produits tels le sans plomb qui est très demandé, les pompistes le réservent pour les habitués qui paient un supplément. À l'honnête automobiliste on déclare qu'il est indisponible alors qu'il est servi aux autres qui graissent la patte. À ceux qui remettent en question ce deux poids, deux mesures, il est expliqué que ceux qui sont servis sont des éléments des services de sécurité ou de l'administration approvisionnés sur la part qui leur est réservée. Ainsi, le trafic de carburant prend naissance dans les stations-service où le tort est triple car non seulement un commerce illicite y est pratiqué mais il favorise et encourage beaucoup le trafic de carburant au détriment des honnêtes automobilistes et tout ceci se pratique ouvertement sans respect des cahiers des charges ni des arrêtés du wali. A. M.