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Makri : "C'est au pouvoir de faire des concessions à l'opposition" Il a réagi au dernier message du président appelant à la constitution d'un "front intérieur"
Le leader du MSP ne veut pas lâcher prise et enfonce davantage le clou. Pour Abderrezak Makri, "le pays court de graves dangers. Le pays n'a jamais été autant menacé dans son existence, son unité et son identité". Le leader du MSP ira plus loin en revenant sur les déclarations de l'ambassadeur de France à Alger qui avait affirmé que jamais les relations algéro-françaises n'avaient été aussi bonnes. Abderrezak Makri se pose la question : "À quel prix ? Qu'ont payé les autorités algériennes pour que l'ambassadeur français s'en réjouisse ? Est-ce l'abandon des intérêts du pays ?". Dans une conférence de presse tenue hier au siège de son parti, M. Makri reviendra sur les sujets d'actualité, notamment l'amendement du code pénal, dans son volet relatif aux violences faites aux femmes. Fidèle à la doctrine du parti, il estimera que "la récente attaque contre le code de la famille n'y est pas étrangère. C'est le prix à payer pour le quatrième mandat". Et d'affirmer : "Ce qui s'est passé au Parlement constitue une transgression du Coran et de la Constitution qui stipule que l'Islam est la religion de l'Etat." M. Makri estimera que le pire serait à venir, puisque, selon lui, une loi sur l'enfance serait en cours de préparation où l'enfant aurait la possibilité de se plaindre de ses parents en cas de maltraitance. Mais l'orateur ne s'arrêtera pas là, puisqu'il reviendra sur le mouvement de protestation de la population d'In-Salah, en particulier, et des autres villes du Sud, en général. Tout en apportant son soutien à ces populations et tout en martelant que l'Etat doit cesser l'exploitation du gaz de schiste, il regrettera qu'il n'y ait pas eu, au préalable, une consultation de la population autour de la question, avant la signature des contrats d'exploration. M. Makri s'insurge contre l'usage de la force contre les manifestants "dès qu'ils se sont approchés des sociétés étrangères. Celles-là mêmes qui ont détruit l'Irak". Dans le même volet, il dénoncera le recours à l'institution militaire pour la gestion de la protestation d'In-Salah. Estimant que c'est aux responsables politiques de le faire, il dira que "le président de la République doit assumer ses responsabilités politiques et arrêter l'exploitation du gaz de schiste". Sur la grève des enseignants, Abderrezak Makri apportera son soutien aux syndicats grévistes, mais ira plus loin. Pour lui, c'est l'école publique qui serait visée, en vue de l'affaiblir davantage et d'encourager les écoles privées pour faire en sorte, selon lui, que l'école publique soit marginalisée, destinée aux seuls enfants de pauvres, alors que l'école privée soit réservée à l'élite qui dirige et qui dirigera le pays. Le président Bouteflika aura droit à son lot de critiques de la part du leader du MSP. Revenant sur le dernier message du chef de l'Etat, M. Makri dira : "Le Président nous appelle à faire des concessions dans l'intérêt du pays. Au MSP, nous n'avons aucun intérêt. Nous nous battons pour le changement, les réformes et contre la corruption. Dites-nous d'abandonner la lutte contre la corruption." Et de s'interroger : "Qui a ramené Chakib Khelil ?", avant de répondre que "c'est Bouteflika". Et de conclure que "le scandale de Chakib Khelil est lié à Bouteflika". En revanche, le leader du MSP demande au président Bouteflika de faire une seule concession : la mise en place d'une commission indépendante chargée de l'organisation des élections. Estimant que la fraude était la base de toutes les crises que connaît le pays, l'orateur en voudra pour preuve le dernier vote de l'amendement du code pénal et estimera que ce dernier serait entaché d'irrégularités. Seule note de satisfaction chez le MSP : la position et les actions de l'Algérie en vue de parvenir à un règlement politique de la crise libyenne. Enfin, le leader du MSP semble tempérer ses ardeurs au sujet de l'initiative lancée par son mouvement : "Nous n'avons pas d'initiative. Nous avons juste lancé des consultations politiques. Dans trois mois, nous ferons le bilan." Au sujet du congrès de l'opposition, il dira que c'est une action visant à mieux organiser l'opposition. Tout en n'écartant pas l'idée de tenir ce congrès en avril prochain, il précisera que ce dernier sera précédé de plusieurs réunions de concertation. A. B.