Rien ne va plus à l'APC d'Azazga (30 km à l'est de Tizi Ouzou) où la situation s'est nettement aggravée depuis dimanche dernier quand cette mairie a été rouverte par les forces de l'ordre. Ce jour-là, la coordination des comités des villages de Cheurfa n'Bahloul, d'Aït Bouadda, de Flikki, d'Iazouguène et de Hendou, prise au dépourvu par l'accélération des événements, a investi les lieux et s'est regroupée devant le siège de l'APC pour dire son rejet du coup de force opéré après six mois de fermeture de l'APC. Devant le siège de la mairie, un immense cordon de sécurité, dont des policiers antiémeutes, a pris position pour protéger le bureau administratif. Un meeting a été improvisé devant l'APC en présence d'une immense foule. Ce n'est que tard dans l'après-midi que le maire est ressorti de son bureau sous haute protection policière. Cependant, depuis dimanche, le service de l'état civil a été fermé en raison du refus des employés de rejoindre leur poste dans cette atmosphère quasi électrique qui régnait autour de l'édifice administratif. Depuis dimanche, tous les alentours de l'APC sont occupés par les villageois. Pour leur part, les employés de la voirie ont refusé d'enlever les ordures qui s'entassent sur les trottoirs d'où se dégagent des odeurs pestilentielles. Les employés de la mairie avaient, rappelons-le, pris position, dès le début, en affichant une déclaration dans laquelle ils mettent en exergue leur ras-le-bol de leurs insupportables conditions de travail. Une immense banderole a été fixée sur la clôture de l'APC et sur laquelle on pouvait lire : "La mairie est devenue un poste de police." En effet, la police protège une mairie où, depuis deux jours, il n'y a ni personnels, ni élus, ni maire. De son côté, le comité de sauvegarde de la ville d'Azazga maintient la pression pour l'ouverture de l'APC et pour le rétablissement des élus dans leurs droits. Le bras de fer est plus que jamais perceptible entre les protagonistes qui refusent de baisser les bras. K. N. O.