Les cancers urologiques ravagent de plus en plus de pans de la société. Le cancer de la prostate vient en tête avec 4 000 cas, suivi du cancer de la vessie 2 500, puis des cancers des reins et des testicules, avec respectivement 300 et 200 nouveaux cas par an. Ce sont les chiffres avancés par le professeur K. Bouzid, chef du service oncologie du CPMC, en marge du 4e cours intensif en cancérologie consacré justement aux cancers urologiques, organisé samedi dernier à Alger par la Société algérienne d'oncologie médicale. Excepté le cancer des testicules qui touche exclusivement les jeunes âgés entre 18 et 25 ans, les trois premiers types de cancer affectent essentiellement les personnes âgées et, plus particulièrement, celui affectant la prostate, appelé d'ailleurs "cancer de l'homme âgé". De ce fait, tous les hommes sont appelés, insiste le professeur, à se faire dépister à partir de 50 ans et dès 40 ans pour ceux dont des membres de la famille avaient déjà été affectés par un cancer de la prostate (hérédité). Le cancer de la prostate est classé deuxième chez les hommes après celui des poumons. Pour ce type de cancer précis, le vieillissement est pratiquement l'unique facteur de risque incriminé. Pour dépister cette maladie, les urologues recommandent d'effectuer un dosage de l'antigène prostatique spécifique (PSA) et un toucher rectal chez tous les hommes âgés de plus de 50 ans et de moins de 75 ans. Le traitement exige simultanément de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Plus ce cancer est dépisté précocement, plus sont élevées les chances de guérison. Le cancer de la vessie, explique le Pr Bouzid, est, quant à lui, lié essentiellement au tabagisme et à l'inhalation des produits toxiques, notamment l'amiante. Le cancer du rein se révèle à travers l'hématurie, autrement dit lorsqu'une personne urine du sang. Dans ce cas, il est recommandé de consulter rapidement un médecin. S'agissant du cancer des testicules, explique le même cancérologue, il se détecte par une simple échographie chez les jeunes (entre 18 et 25 ans), dont l'un des testicules (ou les deux) apparaissent anormalement gros. Pour ces cas, l'ablation de l'organe est inévitable. Il y a un autre type de cancer des testicules, précise le Pr Bouzid, qui touche les personnes naissant avec un handicap appelé "cryptorchidie", c'est-à-dire des personnes auxquelles il manque un ou deux testicules. Il est recommandé à toute personne victime de ce handicap génital d'être systématiquement suivie et traitée dans les délais. Les chances de guérison, rassure le Pr Bouzid, sont de "100%". Le même cancer peut toucher, par ailleurs, les personnes dont l'un ou les deux testicules sont relevés (ou ne sont pas à leur place normale). Ce qui est appelé en médecine "ectopie testiculaire". Cette anomalie est traitable et le sujet peut échapper au cancer, pour peu qu'elle soit prise en charge dans les meilleurs délais. F. A.