"L'Algérie est devenu une aire de stockage de voitures. Il est inadmissible de continuer sur ce rythme. Il faut rationaliser le marché et le commerce du véhicule neuf", a déclaré le ministre qui a évoqué un probable retour du crédit à la consommation. Le gouvernement va lancer des licences d'importations de véhicules neufs à partir de l'année 2016. Cette décision a été prise en haut lieu pour mettre fin à l'anarchie qui règne actuellement sur le marché et dont les retombées sont immédiatement subies par le consommateur. L'annonce a été faite, hier, par le ministre du Commerce, Amara Benyounès, à la 18e édition du Salon international de l'automobile d'Alger (SIAA-2015). Aux yeux du ministre, cette décision soulagera, en premier lieu, l'Etat algérien qui subit des pertes sèches provoquées par le transfert de devises, et en second lieu, apportera des solutions pour rationaliser un marché dévasté par l'anarchie. En compagnie du président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), M. Benyounès a estimé, lors d'une visite effectuée au Palais des expositions, que "l'Algérie est devenue une aire de stockage de voitures. Il est inadmissible de continuer sur ce rythme. Il faut rationnaliser le marché et le commerce du véhicule neuf". Chiffres à l'appui, M. Benyounès a révélé que les importations ont atteint 5,1 milliards de dollars en 2014 pour un volume net de 400 000 véhicules introduits en Algérie. "Aujourd'hui, les concessionnaires sont conscients des problèmes qui pourraient survenir et qui vont se greffer aux contraintes actuelles. C'est la raison pour laquelle je suis venu voir de visu ce Salon et la qualité des voitures exposées. J'estime que le Salon d'Alger a énormément évolué et que les concessionnaires ont fait un effort énorme pour réduire les importations des véhicules sans la moindre sécurité", a encore développé le ministre. M. Benyounès s'est réjoui de la montée en gamme des voitures importées en Algérie, consécutivement, sans doute, à la première mouture du cahier des charges encourageant les concessionnaires à mettre plus d'éléments de sécurité que doit comporter chaque véhicule. Du reste, le retrait de l'agrément devient systématique pour les opérateurs qui viendraient à ne pas respecter les lois promulguées pour l'organisation du secteur de l'automobile. Cela étant, le ministre n'a pas manqué de déplorer certains problèmes, dont ceux liés aux délais de livraison, à la pièce de rechange et aux termes de la garantie, qui continuent de défrayer la chronique. "Il est vrai que plusieurs ministères interfèrent dans ce secteur, mais il y a un seul gouvernement et ce sont les mêmes lois qui seront appliquées aux réfractaires et à ceux qui sèment l'anarchie au grand dam du consommateur", a averti encore M. Benyounès. Autre annonce importante et qui chamboulera le marché de l'automobile, le lancement du crédit à la consommation qui devra toucher le marché automobile. En ce sens, le ministre a déclaré que la commission interministérielle, composée notamment des ministères du Commerce, des Finances et de l'Industrie, rendra très prochainement ses résultats avant de décréter un texte de loi régissant ce crédit. "Le crédit à la consommation entrera en vigueur dans quelques semaines. Mais, on est en train de définir et de qualifier le produit national dans toutes ses composantes. Je vous avoue que ce n'est pas une chose aisée pour statuer sur chaque produit. Mais pas seulement le produit en lui-même, mais les législations et les garde-fous qui garantiront un bon fonctionnement des mécanismes de ce crédit", a expliqué le ministre, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une tournée qui l'a conduit dans tous les pavillons où se déroule, jusqu'au 28 mars, le SIAA-2015. F. B. Lire le dossier