Le maire d'El-Kerma (FLN) que nous avons rencontré hier matin au siège de l'APC, désertée par la majorité des employés, nous a affirmé mordicus que les jeunes manifestants qui ont été à l'origine du déferlement de violence, et “qui ont voulu s'en prendre à moi puisqu'ils sont même venus à mon domicile, ont été manipulés politiquement par un individu de la tendance des redresseurs. J'ai d'ailleurs déposé une plainte contre lui. Il est actuellement recherché”. Face à notre scepticisme quant à cette version pour expliquer la cause des émeutes, notre interlocuteur avancera une autre version des faits, à savoir qu'à El-Kerma tout fonctionnait par le biais des tribus qui “régnaient” sur cette commune : “Depuis mon élection, j'ai cassé ce système tribal et c'est pour la première fois que nous avons appliqué le barème pour l'attribution des 80 logements.” À noter que cette commune enregistre 2 000 demandes de logements sociaux. Pour le maire d'El-Kerma, cette liste de bénéficiaires a été à l'origine des émeutes et a agi comme un catalyseur dans une commune déshéritée où le climat social dégradé est propice à l'expression violente d'une population marginalisée qui vit misérablement. Quant au "redresseur" qui serait le manipulateur de ces émeutes, nous l'avons rencontré à Oran le plus normalement du monde et il a nié bien évidemment d'être responsable de quoi que ce soit dans les évènements d'El-Kerma, mais il ne cache pas sa rivalité politique “féroce” avec le maire. F. B.