Ils sont venus des quatre coins des Aurès et même d'ailleurs. Poétesses, poètes, écrivains, chercheurs (de Batna, Oum El-Bouaghi, Biskra, Tébessa, Aïn El Beida, Biskra) ont pris part, samedi dernier, à la première journée de la poésie amazighe dans sa variante chaouie. "Comparativement à la chanson chaouie, la poésie dans toute sa diversité à travers le grand Aurès, n'ai pas eu le soutien et la prise en charge nécessaire en dépit de sa richesse, vu les différentes variantes qui existe dans les Aurès", souligne Rabia Dridi, l'une des principales organisatrices de ce rendez-vous de la poésie. Et d'ajouter : "Pour ce premier rendez-vous, nous avons pris soin d'inviter aussi bien les poètes confirmés et connus dans la région à l'exemple de Bachir Adjourd, Djimy, Adel Soltani, que la nouvelle génération. Car nous voulons qu'il y ait échange et débat sur la poésie amazighe". Prenant en considération le volet académique, les organisateurs ont également convié des universitaires et responsables de département amazigh, notamment de Djamel Nahali du département de la langue et culture amazighes université de Batna, et Lounnissi Salim, enseignant de tamazight à l'université de Bouira. Djamel Nahali a estimé qu'"à l'université et au département amazigh nous avons besoin d'œuvres littéraires comme références. Ce genre de journées peut être un podium, un prélude à lancer ou prendre en charge des œuvres qui ne sont pas éditées et dont on a besoin. Cependant il est impératif d'actualiser la thématique, les inter-variantes dans les Aurès sont importantes. Il faut également aller vers une thématique universelle, dans le sens où il faut aborder des sujets qui touchent à l'humanité et pas uniquement à un peuple ou une région et c'est très important". Les pionniers de la recherche à travers les Aurès, et dont certains étaient présents à l'exemple de Merdassi Mohamed, Ounissi Mohamed, Saci El Abdi, se disent disponibles à toute initiative pour apporter leur expérience. À la clôture de cette journée de poésie, les rédacteurs des recommandations ont tenu à rendre hommage à l'auteur romancière Yamina Mechakra, en donnant son nom à cette première rencontre. Aussi suggèrent-ils la création d'un festival de la poésie amazighe à Khenchela, la création de la maison des poètes, la publication des œuvres et le lancement d'un cycle de formation en atelier des jeunes poètes. Il est cependant regrettable qu'une telle rencontre se passe dans une salle de réunions au lieu de la salle de spectacles car beaucoup de citoyens n'ont pas pu y assister faute de place. R. H.