Un air de fête règne à la maison de la culture Nouar-Boubekeur. Une exposition de plus de 100 œuvres a été inaugurée hier dans la matinée. Le public devait assister en soirée à un grand gala artistique. Les festivités de Yennar touchent à leur fin. La fête a eu lieu dans les quatre coins des Aurès, et Oum El-Bouaghi est la ville qui a eu le programme le plus riche. Grâce à l'initiative d'un groupe de citoyens et en étroite collaboration avec l'association du 8-Mai-1945 Ithren, la journée d'hier a été marquée par un riche programme élaboré pour fêter comme il se doit l'an 2965. Les diversités auressiennes ont été respectées à la lettre, puisque toutes les localités étaient représentées dans cette rencontre. Un air de fête règne à la maison de la culture Nouar-Boubekeur où aussi bien les organisateurs, acteurs associatifs et citoyens se sont donné rendez-vous. Une exposition de plus de 100 œuvres entre sculptures et peintures a été inaugurée. Les œuvres ont orné les cimaises et présentoirs de la salle d'exposition où, tôt hier matin, les citoyens sont venus en masse assister à l'inauguration qui entre dans le cadre des festivités de Yennayer, sachant que toute la fête (thamghra) se veut comme un vibrant hommage à feu Ammar Negadi. En plus de l'exposition qui a vu la participation aussi bien d'artistes confirmés que de jeunes talents, les artistes peintres et sculpteurs sont venus et ont fait le déplacement des quatre coins des Aurès : Batna, Kercht, Ifker, Tébessa, Biskra... Les visiteurs disent pouvoir visiter le grand Aurès rien que par les œuvres des artistes présents. Aussi, en début d'après-midi, les deux conférenciers, enseignants universitaires, en l'occurrence Nacer Guedjiba et Djamel Nahali, tous deux spécialistes en langue et culture amazighes, ont retrouvé un public assoiffé de savoir, mais surtout de connaissance en matière d'histoire amazighe, plus particulièrement sur les origines de la fête de Yennar et le calendrier agricole. Les musiciens en herbe n'ont pas été oubliés, puisque la deuxième partie de la matinée leur a été réservée. Le maestro Mohssen du groupe Ithren s'est chargé de les encadrer pour faire leurs premier pas sur scène. Le vice-président de l'association 8-Mai-1945 Ithren, Acid Haman, nous explique que "les jeunes ont leur place et méritent une meilleure prise en charge" ; l'opportunité se présente pour leur ouvrir les portes. Un grand gala est ce qui constituera la plus grande attraction de cette célébration. Il devait avoir lieu hier soir, et devait être animé par de grands noms de la chanson chaouie, à l'exemple de Massinissa, Nezzar Nouari, Iwal, Ithren, TBM (Trio Berbère Makomades), Necredine Ferrah, Nostalgia... L'Aurès présent par les couleurs, mais aussi par le chant et la musique. Oum El-Bouaghi s'est offert le morceau de choix en clôturant cette fête de Yennar toute particulière, puisque l'un des principaux organisateurs nous disait : "Sans le vouloir, nous avons créé un carrefour auressien où des Chaouis du grand Aurès sont venus se rencontrer, certains ne se sont pas vus depuis plus de 20 ans. Yennar semble reprendre sa place de ciment de la cohésion sociale." Une invitation a été envoyée à la chanteuse chaouie Dihya, qui est de retour au pays après plus de 20 ans d'absence. Les organisateurs, mais surtout les mélomanes et fans du chant chaoui et particulièrement celui de l'artiste chanteuse Dihya espèrent une fin en beauté si sa participation au gala du soir (mardi soir) se confirme. Un énorme travail a été fait par une équipe de bénévoles qui ont su, avec peu de moyens, recevoir les invités, orienter les gens, organiser une fête digne de ce nom. R.H.