La mégaconférence permettra aussi à l'opposition, réunie au sein de l'Icso, d'actualiser sa feuille de route et d'établir un calendrier pour ses initiatives futures. La réaction de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso) au message présidentiel du 19 mars n'interviendra que vers la fin du mois d'avril, voire le début du mois de mai. C'est, en effet, la période à laquelle est prévue la mégaconférence de l'Instance, dont le principe a été retenu lors de la réunion consacrée à la préparation des actions de protestation du 24 février dernier, a-t-on appris de source proche de l'Icso. La mégaconférence, qui s'étalera sur deux jours, intégrera, assurément, à son ordre du jour le fait politique marquant de ce mois de mars, à savoir les menaces proférées par le président Bouteflika à l'encontre de l'opposition. Il faudra aussi s'attendre à une réplique aussi forte que celles à travers lesquelles les partis membres de l'Instance se sont séparément illustrés. Dans leurs réactions, les leaders de l'opposition ont dénoncé les termes du message présidentiel comme indignes d'un chef d'Etat. La plupart se sont d'ailleurs interrogés sur la paternité du texte lu au nom du président Bouteflika par son conseiller Benamar Zerhouni. Si les plus tempérés d'entre les commentaires ont évoqué un cafouillage à la présidence de la République, il en est, en revanche, qui n'ont pas hésité à soutenir crûment qu'il y a usurpation de la fonction présidentielle. La vacance de la présidence de la République est un leitmotiv qui a structuré pas mal de discours de l'opposition depuis plusieurs mois, du fait surtout de l'impotence du chef de l'Etat dont les activités publiques sont réduites quasiment au strict protocole. Quoi qu'il en soit, la sortie présidentielle apporte de l'eau au moulin de l'opposition qui, pour sûr, convoquera cet antécédent grave comme preuve supplémentaire de la pertinence de sa demande d'aller vers une élection présidentielle anticipée. Il y a lieu de rappeler, en effet, que l'instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso), composée de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) et le Pôle des forces du changement (PFC) et de personnalités politiques nationales sans chapelles partisanes, revendique l'institution d'une commission indépendante pour l'organisation des élections, laquelle aura à charge d'organiser une élection présidentielle anticipée. Cela étant, la mégaconférence de l'Icso se penchera, au-delà de la réaction au message présidentiel à formaliser, de manière plus large sur l'analyse de la situation politique qui prévaut dans le pays une année après l'entame du 4e mandat consécutif de Bouteflika. Des experts y seront conviés à prendre la parole, a indiqué notre source, refusant, toutefois, de dévoiler leurs identités. La mégaconférence permettra aussi à l'opposition, réunie au sein de l'Icso, d'actualiser sa feuille de route et d'établir un calendrier pour ses initiatives futures. S. A. I.