Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a affirmé jeudi à Charm sheikh (Egypte), que la situation au Yémen interpellait et préoccupait "grandement" l'Algérie. "Nous sommes convaincus qu'il n'y a pas d'alternative au dialogue et le règlement pacifique est un impératif" a-t-il indiqué à la presse à l'issue de son entretien avec son homologue omanais, Youssef Ben Aloui Ben Abdallah, en marge de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères. En parallèle, dans une intervention, jeudi soir,sur la chaîne satellitaire panarabe "Al Mayadeen Tv", le célèbre journaliste palestinien,Abdel-Bari Atwan, considéré comme l'un des éditorialistes les plus importants de la presse arabe, a exhorté l'Algérie à jouer les intermédiaires pour faire cesser la guerre au Yémen "puisque c'est un pays qui a de bonnes relations avec l'Arabie Saoudite et l'Iran".
Le rédacteur en Chef du journal électronique raialyoum.com n'a pas mentionné d'autres pays. Il ne pouvait surement pas lancer un appel au Maroc. La raison est évidente, le pays voisin est dorénavant totalement impliqué dans ce qui se passe dans la région du Moyen-Orient. Pourtant la participation du Maroc à l'intervention militaire saoudienne au Yémen n'était pas certaine au matin du 26 mars. Ce n'est que ce jeudi après-midi que le royaume chérifien a annoncé son intention d'appuyer la « légitimité au Yémen. Ainsi il a confirmé sa participation militaire à la coalition emmenée par l'Arabie saoudite en «soutien» au président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi. C'était dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence MAP dans lequel il était indiqué que ce soutien comprend «la mise à disposition de la coalition des Forces Royales Air stationnées aux Emirats (...), afin de sortir le Yémen de la crise dans laquelle il s'enlise ». Le Royaume chérifien stationne six F16 aux Emirats Arabes Unis. Les autorités yéménites avaient appelé mercredi à une intervention militaire "urgente" et l'Arabie saoudite a lancé dans la nuit ses avions de combat pour bombarder des positions des Houthis, notamment à Sanaa, dans une opération militaire "impliquant plus de 10 pays", selon elle, dont l'Egypte, le Maroc et des pays du Golfe. D'où les craintes suscités par l'enjeu géopolitique de la crise iranienne qui prend des proportions inattendues ces derniers jours. L'intervention saoudienne risque de susciter un effet boomerang qui peut dépasser la région du Moyen-Orient. Si la Turquie et le Pakistan soutiennent l'opération "Tempête décisive", l'Iran, considéré comme le principal soutien des rebelles houthis, a vivement réagi en dénonçant l'intervention saoudienne comme une "démarche dangereuse". D'ailleurs les opposants au régime des mollahs se sont également mobilisés pour cette occasion. L'opposante iranienne en exil Maryam Radjavi accuse, sur son compte twitter, la république islamique d'être derrière la crise au Yemen "la cause profonde de la crise dans la région et l'épicentre de l'intégrisme est le régime des mollahs". Le tweet de Maryam Rajavi La Chine appelle de son côté, par le biais du porte-parole du ministère des affaires étrangères, au dialogue politique entre les parties concernées pour résoudre "la crise (...) en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Yémen, l'Initiative du Conseil de coopération du Golfe, les résultats de la Conférence de dialogue national et l'Accord de paix et de partenariat national, afin de restaurer la stabilité et l'ordre normal du pays le plus tôt possible".