Décidément, le plan national cancer (PNC 2015-2019), lancé sous le contrôle du Pr Messaoud Zitouni, attise la convoitise des plus grandes firmes internationales spécialisées dans les domaines inhérents, soit à la réalisation des infrastructures, à l'installation des équipements et aux nouvelles technologies, soit à la recherche scientifique et au développement des techniques et des processus de traitement de la maladie. C'est le cas, notamment, du groupe britannique Excalibur qui formule désormais une offre de service quasi-officielle aux autorités algériennes. Une offre quasi officielle en ce sens qu'elle est adressée, à présent, aux propositionnels de la santé, lesquels ont été conviés, hier à Alger, à un colloque organisé par les responsables de cette firme britannique, justement sur le PNC algérien sous le parrainage de son promoteur, en l'occurrence le Pr Zitouni. L'offre de service des Anglais était ainsi emballée de débats scientifiques sur le cancer, qualifié de maladie la plus compliquée et la plus complexe du monde aujourd'hui. Tenue à l'hôtel El-Aurassi, cette rencontre a vu, bien entendu, la participation d'éminents professeurs des deux pays, à leur tête Chris Evans, professeur en médecine et fondateur scientifique d'une vingtaine d'entreprises de biotechnologie de pointe relevant du groupe anglais, et le Pr Zitouni, spécialisé en chirurgie générale et personnellement chargé, par le président Bouteflika, du suivi et du contrôle du PNC. Après un exposé sur le savoir-faire britannique dans le domaine de la cancérologie en général, le Pr C. Evans a clairement signifié que l'objectif de la société anglaise est de mettre au service de l'Algérie "toutes ses compétences et son savoir-faire". "Notre objectif est, bien sûr, de ramener, avec notre vision et notre approche, toute notre compétence en cancérologie que nous avons développée et développons toujours et constamment. Aussi, nous sommes très intéressés par les compétences algériennes et la volonté qu'elles affichent", a-t-il ajouté, allusion faite au plan cancer algérien dont l'ambition de lancer de nouvelles structures avec tous les équipements requis, en vue d'améliorer la prise en charge des patients, est clairement affichée à travers les grands axes définis dans le PNC 2015-2019. Pour ce chercheur anglais, le PNC (algérien) devrait "embarquer toutes les expériences existantes au monde", et ce, dans les domaines complémentaires de la prévention, du dépistage et du diagnostic, ainsi que de tous les processus de traitement du cancer. Pour réussir ce plan cancer, il recommande à l'Algérie de toujours opter pour le "meilleur" de ce qui existe dans le domaine de par le monde. "Il ne faut pas lésiner sur les moyens pour réussir un véritable plan cancer. Si vous comptez entrer dans le monde brave, vous n'allez pas attendre 20 ans car vous êtes riches, et du coup, vous devez toujours chercher le meilleur et ne jamais vous contenter du moins cher (...)", conseille-t-il, indirectement, aux autorités algériennes. Le Pr C. Evans n'ignore pas qu'un plan cancer nécessite un financement conséquent et un suivi rigoureux. D'où sa volonté affichée pour accompagner les professionnels algériens, notamment dans les domaines sensibles de la formation et de la recherche scientifique. Deux axes inéluctables, dit-il, si l'on veut garantir l'efficacité d'un système sanitaire d'un pays. "Nous sommes prêts à vous aider à réaliser des laboratoires de recherche de référence et à assurer la formation des professionnels ici même en Algérie", a-t-il promis. Un message qui semble être bien saisi par les professionnels algériens, à leur tête le professeur Zitouni dont l'intérêt est effectivement de tirer au maximum profit des expériences ayant déjà fait leur preuve dans les pays développés. "Cette rencontre est conçue pour donner une résonance internationale au PNC, et les professionnels de santé que nous sommes devons évidemment nous inspirer de la stratégie et de l'expertise pédagogiques des confrères expérimentés du monde entier", s'est-il félicité. M. Zitouni n'a pas manqué de relever à cette occasion qu'il a été engagé par le président de la République pour agir "en toute indépendance", réaffirmant que l'objectif essentiel du PNC est l'amélioration de la prise en charge des patients. Un pari qu'il compte réussir, à condition que ce plan soit accompagné d'un financement par l'Etat à la hauteur des exigences estimées à environ "200 milliards de dinars" sur l'échéancier des cinq ans à venir. Soit entre 40 et 50 milliards de dinars par an. F. A.