Cinquieme chapitre : Malgré elle... Résumé : Maria reçoit finalement un appel de son père. Elle regrette de l'avoir appelé et de lui avoir laissé un message. C'est un étranger. Il est surpris d'apprendre qu'il a un fils qui porte son prénom. Maria ne veut plus l'entendre. Le lendemain, ils partent à Alger... Ils arrivent à Rouiba en début d'après-midi. Ils se sont arrêtés sur la route pour prendre le petit-déjeuner et se dégourdir les jambes. Et là, c'est leur dernière pause. Maria doit appeler. Elle profite de leur pause déjeuner pour passer un coup de fil. L'agent commercial décroche à la première sonnerie. - Appelez-moi Hayet ! Vous serez là dans combien de temps ? - Dans moins d'une heure... - Vous me trouverez sur place, la rassure-t-elle. Ils retournent au taxi et reprennent la route. Il leur faut moins d'une heure pour arriver à Rouiba. En se renseignant auprès des passants, ils parviennent à rejoindre le quartier. Hayet les attend devant un bureau de poste. Elle descend de sa voiture et va leur souhaiter la bienvenue. - Est-ce loin ?, demande Maria. Mon fils ne tient plus en place ! - C'est à deux minutes d'ici ! Suivez-moi ! Elle remonte dans son véhicule et passe devant. Ils la suivent jusqu'à une villa. Elle ouvre un petit portail donnant sur un petit jardin. Maria la suit au premier étage, découvrant avec soulagement que son entrée était individuelle. Elle n'aurait pas à passer devant les propriétaires de la villa matin et soir. L'intérieur du studio sera parfait une fois qu'elle aura refait la peinture. Il y a toutes les commodités et même de la vaisselle. - Ils demandent une année de loyer. Aussi vous n'avez pas le droit de recevoir de la visite masculine ! - Pas de problème ! Je me plierai à toutes leurs règles, promet Maria. Là, je vais chercher mes affaires et Salem ! Vous pouvez m'attendre ? - Oui, je vous en prie, allez-y ! Maria retourne chercher ses affaires. Le chauffeur l'aide à les porter à l'intérieur. Maria a pris son fils et le laisse découvrir ce qui sera leur foyer. Elle sort de son sac une liasse de billets. Elle règle sa course. Le chauffeur les glisse dans sa poche après les avoir recomptés. - Bon retour ! lui dit-elle en le raccompagnant dehors. Quand elle retourne dans le studio, Salem est en train de pleurer, refusant que Hayet l'approche. Maria le prend dans ses bras et le rassure. Il est complètement dépaysé. - Ce voyage a mis ses nerfs à l'épreuve, dit-elle. Mon petit amour, je vais nettoyer puis sortir tes peluches préférées ! - Oui, je comprends ! N'oubliez pas de passer voir les vieux propriétaires ! - Il n'y a aucun papier à signer ? - Non, ce sont des connaissances. Si vous ne posez pas de problèmes, ils ne vous en feront pas ! Vous devez juste être à jour dans le versement du loyer ! Maria la remercie et la raccompagne. - Appelle-moi en cas de souci, propose Hayet. Sinon on se revoie au mariage de Dalila ! - Inchallah ! Elle retourne dans son nouveau foyer. Salem avait ouvert un placard et déposait son contenu sur le sol. - Apparemment, tu veux te mettre à cuisiner ! C'est bien, parce que je suis crevée !, plaisante-t-elle sans joie. Je vais nettoyer un peu avant de sortir nos affaires, mon petit cœur ! Salem se tourne vers elle, tout sourire, heureux qu'elle ne lui interdise pas de toucher aux ustensiles. Elle se change et porte une tenue plus décontractée. Elle trouve un détergent et attaque le ménage en prenant le soin d'ouvrir les fenêtres. Deux heures plus tard, le studio respirait la propreté. Même si elle est épuisée, elle est heureuse du résultat obtenu. Elle change la position de quelques meubles, créant un coin jeu pour Salem. Le temps de se doucher et de se reposer, elle pense à aller voir le vieux couple qui lui donnait la chance de se réinstaller à Alger sans poser trop de conditions. D'autres n'auraient pas accepté de louer à une mère célibataire. Elle s'apprête à descendre les voir quand ils frappent à sa porte. Ils avaient attendu qu'elle ait fini son remue-ménage pour venir sa connaissance. D'emblée, Maria les trouve sympathiques. Surtout lorsque le vieux s'est accroupi pour embrasser son fils. Apparemment, il adorait les bébés... (À suivre) A. K.