Ce sont des centaines de travailleurs des corps communs et ouvriers professionnels, 5 000, selon les syndicats, et 500, selon la police, qui ont battu le pavé, hier, à Béjaïa. Les travailleurs ont répondu à l'appel à la marche, lancé par l'Intersyndicale de la wilaya, composée de quatre syndicats autonomes (Snapap, SNCCOPEN, SNTFP et SNTE), a-t-on indiqué. Les travailleurs, essentiellement issus des secteurs de l'Enseignement supérieur, de l'Education nationale et des Collectivités locales et affiliés aux syndicats autonomes, ont investi la rue pour des revendications socioprofessionnelles. La marche des travailleurs s'est ébranlée de la maison de la culture Taous-Amrouche pour se rendre au siège de la wilaya. On note pour la première fois, dans la lutte syndicale, la participation des travailleurs de la Maison de la culture, qui ont créé récemment une section syndicale Snapap. "Non aux salaires de misères", "abrogation de l'article 87 bis", "pour une justice et une équité dans la révision des régimes indemnitaires", "pays riche, peuple pauvre" sont, entre autres, les slogans transcrits sur des pancartes brandies par les manifestants tout en scandant d'autres slogans hostiles au pouvoir. Devant le siège de la wilaya, les marcheurs ont observé un rassemblement de plus d'une demi-heure suivi d'une prise de parole des responsables syndicaux. "Nous sommes ici non pas uniquement pour des salaires, mais aussi pour la régularisation de la situation des travailleurs contractuels", a déclaré avec sa voix tonitruante le membre de la Fédération des travailleurs des œuvres universitaires, Djamel A., qui a salué au passage la forte mobilisation des travailleurs avant de lire la déclaration de l'Intersyndicale. "Après étude et débat de la situation chaotique que vit l'ensemble des corps communs, ouvriers professionnels et agents de sécurité, il est clair que l'Etat ne présente aucune volonté pour nous rétablir dans nos droits légitimes", rapporte la déclaration de l'Intersyndicale lue par un membre du Snapap. L'Intersyndicale s'interroge ainsi sur les promesses faites par les responsables et restées sans lendemain. Il y a lieu de signaler que l'Intersyndicale a décidé de monter au créneau à l'issue de sa réunion du 25 mars dernier. Elle a décidé d'une grève de deux jours, hier et avant-hier, ponctuée d'une marche au deuxième jour de la grève, pour revendiquer "le décret d'application de l'abrogation de l'article 87 bis", "le refus de la baisse des allocations familiales", "la révision de nos régimes indemnitaires", "la révision du statut général de la Fonction publique", "la révision de la classification des catégories", "le rejet du nouveau code du travail", "la révision du statut particulier" et "l'application du décret présidentiel n°14-266 du 28/09/2014". L. O.