Les cinq syndicats autonomes de l'éducation, Cla, Satef, Snapep, Sntfp et Snccopen, se sont constitués en une seule force pour espérer peser dans les négociations. Derrière cette démarche d'union, il y a une volonté de militer pour des revendications communes, en prévision de la tenue de la tripartite. Un rendez-vous fixé au 23 février prochain. Ces cinq syndicats ont, justement, appelé à tenir une journée de protestation à cette même date car, selon eux, il s'agira d'un simulacre de négociations. "Nous savons, à l'avance, que la tripartite ne répondra pas aux besoins des travailleurs", annonce Achour Idir, secrétaire général du Cla. Le regroupement syndical rejette la composante de la tripartite, dont il est exclu, et la rebaptise "monopartite". Les représentants de ces cinq syndicats estiment que "l'Ugta et le patronat appliqueront, à la lettre, ce qui leur sera proposé par le gouvernement, sans rechercher l'intérêt des travailleurs". Ils annoncent que plusieurs sections syndicales UGTA participeront à ce mouvement de protestation. "Nous ne pouvons pas les nommer, mais vous les verrez le 23 février prochain", indique M. Achour. Leur première revendication porte sur le respect de leur représentativité et de l'exercice des libertés syndicales. Ils dénoncent leur exclusion des différentes négociations et estiment qu'ils sont "les véritables représentants des travailleurs". M. Achour parle même de "mutisme des autorités et de déni des syndicats autonomes". De son côté, Salem Sadali, secrétaire général du Satef, estime que "les libertés syndicales sont reniées" et que "les instruments sont confisqués", ne leur laissant d'autres choix que le recours à la grève. De plus, il s'inquiète que les grandes décisions soient toujours prises sans leur concours. "Les syndicats autonomes sont pris dans un engrenage qui les cantonne à des questions secondaires. Il est temps que nous recentrions notre action pour redevenir la locomotive du mouvement social", appelle M. Sadali qui juge nécessaire le retour à l'Intersyndicale. "À l'époque de l'Intersyndicale, en 2007, nous arrivions à obtenir d'importants acquis avec seulement trois jours de grève. Aujourd'hui, nous n'arrivons à rien après plusieurs semaines de débrayage", interpelle-t-il. La seconde revendication commune concerne les salaires. Pour M. Sadali, "les augmentations salariales obtenues ne suffisent pas à rattraper l'inflation galopante et n'ont eu aucun effet sur le pouvoir d'achat des travailleurs". Le regroupement syndical priorise son action en direction des plus bas salaires. Ils demandent "la revalorisation du point indiciaire à travers l'abrogation de l'article 87 bis et son indexation permanente sur l'évolution des prix" pour, disent-ils, "améliorer durablement le pouvoir d'achat des travailleurs". Selon M. Achour, "ceci passe obligatoirement par la révision du mode de calcul du salaire minimum légal (SNMG) et sa revalorisation selon l'évolution des prix du marché". Pour lui, le SNMG, actuellement fixé à 18 000 DA brut, "devrait être relevé à 45 000 DA pour espérer répondre aux besoins du marché". Enfin, ils appellent à revoir "la politique de l'emploi" et plaident pour la préservation de l'emploi. "Il y a très peu de remplacement des départs en retraite", note M. Sadali. Cette nouvelle Intersyndicale met en garde contre "la précarisation de l'emploi". De plus, ils souhaitent que le Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS) revienne à un système de gestion sectorielle. "La gestion actuelle est opaque et ce fonds ne bénéficient en réalité qu'à très peu de travailleurs de la Fonction publique." En somme, ces syndicats réclament la révision de la grille et des régimes indemnitaires. "Nous voulons modifier le statut général de la Fonction publique", résument-ils. Ce front syndical s'est fixé un objectif ambitieux. Pour l'atteindre, ses membres espèrent grossir leurs rangs. "L'initiative reste ouverte à tous les syndicats qui souhaitent nous rejoindre." A H Nom Adresse email