Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) ne manque pas d'ambition dans son plaidoyer qu'il compte remettre au Premier ministre dans une quinzaine de jours. Un taux de croissance moyen de l'ordre de 8% à l'horizon 2020, la création de 60 000 entreprises par an, la création de 2 millions d'emplois dans l'industrie, le BTP, l'agriculture et les services, porter la part de l'industrie dans le produit intérieur brut (PIB) à 15%, réduction de la facture des importations de 15 milliards de dollars en cinq ans, augmentation des exportations hors hydrocarbures de 10 milliards de dollars. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) ne manque pas d'ambition dans son plaidoyer qu'il compte remettre au Premier ministre dans une quinzaine jours, "le temps de peaufiner" le document adopté hier lors de la réunion conjointe du Conseil exécutif et du Conseil d'orientation stratégique élargie à l'ensemble des membres de l'association patronale, organisée à l'hôtel El-Aurassi à Alger. "Les propositions que formule le Fce vise l'émergence de l'économie algérienne", a souligné le président du FCE, Ali Haddad, lors d'une conférence de presse. "Les mesures suggérées sont élaborées en tenant compte de trois critères : leur impact sur la compétitivité de l'entreprise, leur contribution à la croissance économique et à la réduction de la facture des importations et la facilité de leur mise en œuvre", a indiqué M. Haddad. Les propositions s'articulent autour de cinq chapitres. En matière de financement et de fiscalité, le FCE demande "une réforme fiscale profonde visant à simplifier l'environnement de l'entreprise". Dans ce cadre, l'organisation patronale propose aux pouvoirs publics de lancer "une opération d'assainissement fiscal visant à intégrer dans le champ légal les volumes financiers considérables circulant dans le circuit informel avec un ticket d'entrée de 10%". L'organisation patronale suggère l'application d'un taux d'impôt sur les bénéfices des sociétés pour les activités de production de biens et de services et 5% pour les bénéfices réinvestis. Pour les activités d'importations, le FCE propose un taux de 30%. Ali Haddad réitère la vieille revendication du patronat de suppression de la taxe sur la l'activité professionnelle. Le FCE suggère la création d'un fonds d'investissement de 10 milliards de dollars et le lancement d'un grand emprunt national de 2 000 milliards de dinars destinés au financement de projets prioritaires. Concernant l'environnement de l'entreprise, le FCE demande au gouvernement d'accorder au secteur privé la possibilité de créer, d'aménager et de gérer des parcs industriels. Il propose un programme-pilote de 10 parcs industriels de 3 000 hectares minimum. Le FCE préconise le lancement d'une politique de champions économiques et la sélection de 500 000 entreprises capables de devenir le fer de lance de l'économie algérienne. Pour encourager les exportations hors hydrocarbures, le FCE estime nécessaire l'implantation des banques nationales à l'étranger, notamment en Afrique, et la mise en place de missions économiques au niveau des ambassades. Dans le même registre, l'organisation patronale recommande la création de zone franche pour l'exportation et des plateformes portuaires dédiées. Sur le volet gouvernance, le FCE demande de consacrer la liberté d'entreprendre et d'investir, conformément à l'article 37 de la Constitution, en ouvrant aux investisseurs privés nationaux l'ensemble des secteurs d'activité "qui leur sont aujourd'hui dans les faits fermés", estime M. Haddad. "Il faut libérer les initiatives et mobiliser toutes les capacités nationales", a-t-il souligné. M. R.