L'organisation d'un colloque international sur la qualité de l'enseignement universitaire par la faculté des lettres et langues de l'université Yahia-Farès de Médéa est une opportunité qui a été offerte aux nombreux participants venus d'Algérie et des différents pays arabes et européens pour réfléchir et émettre des propositions pour inscrire l'université algérienne dans la dynamique de l'assurance qualité. Dans l'exposé des motifs du comité scientifique, il s'agit de trouver une réponse aux processus de qualité et des lois imposé par la mondialisation de l'information et de l'économie du savoir pour s'inscrire dans la démarche exigée par le marché, quelle que soit la nature du produit ou du service proposé. C'est, est-il expliqué, devenu un choix stratégique car dicté par l'ambition d'atteindre des résultats positifs en matière d'innovation et de qualité pour satisfaire les besoins du consommateur pour faire le choix des produits qui doivent être conformes à ses désirs. "L'université qui est un espace de production d'outputs créatifs est considérée comme une locomotive du développement durable pour être au diapason des nouveautés qui se créent et des expériences menées de par le monde, en sachant opérer les choix les plus judicieux et en réalisant les partenariats les plus avantageux." C'est à cette problématique des choix à faire que les participants au colloque ont essayé, durant deux journées, du 15 au 16 avril, de répondre afin de mieux dépasser les demi-mesures et les réformettes tentées, çà et là, par certaines universités arabes, dans leur recherche de la qualité et de la performance. Selon Dr El-Bahi Mustapha de l'université de M'sila, qui a intitulé son intervention "L'assurance qualité dans l'enseignement supérieur, en référence à certaines expériences menées dans le monde", il s'agit de savoir comment adapter le concept d'assurance qualité, emprunté aux sciences de gestion, à l'enseignement supérieur en tenant compte des expériences et modèles tentés dans d'autres pays et qui ont fait leurs preuves, à savoir les modèles américain, suédois et néozélandais. Des expériences sont menées dans certains pays arabes, notamment à Dubaï, mais l'égypte reste le pays pionnier en la matière, alors que la réflexion est en cours en Algérie où l'expérience est encore embryonnaire à travers la mise en place de cellules assurance qualité dans les universités. Parlant de l'accréditation académique, Dr Kouider Ayache de l'université de Laghouat évoquera certains facteurs historiques qui ont favorisé la promotion des concepts de qualité qui remontent à 1871 aux USA et 1940 en Grande-Bretagne. Ce n'est, dira-t-il, qu'à partir de 2000 que le sujet est devenu une préoccupation dans les pays du tiers-monde, notamment en Algérie, à la suite de la promulgation de la décision n°167 du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Après la formation quantitative des étudiants, il est devenu une nécessité d'orienter la recherche de la qualité et de la compétence, référents qui ne concernent pas le seul secteur de l'enseignement supérieur mais l'ensemble des secteurs de l'économie nationale. L'évaluation de la qualité des compétences est l'approche présentée par Dr Nabil Atrous de l'université Badji-Mokhtar de Annaba, qui a mis l'accent sur la méthodologie mise en place pour mesurer les compétences grâce à certains outils statistiques. Les résultats d'une enquête réalisée à partir d'un échantillon d'enseignants universitaires a montré que ces derniers possèdent des compétences non négligeables et que, d'une manière générale, l'enseignement supérieur en Algérie se situe à un niveau moyen. Cette situation est expliquée par la nouveauté de l'expérience car, dira-t-il, l'efficacité de l'enseignement exige des moyens particuliers et une expérience poussée pour arriver aux standards internationaux. M. E.