La journée d'étude a été articulée autour de trois communications portant, pour la première, sur "la liberté d'expression : entre droit constitutionnel et protection de l'honneur et la dignité des personnes", la seconde sur "la diffamation, les précautions à prendre dans les couvertures judiciaires", alors que la dernière portait sur "le respect de la présomption d'innocence". Pour expliquer aux professionnels de la presse les précautions à prendre pour éviter de verser dans la diffamation et la violation du secret de l'instruction judiciaire, le parquet général de la cour de justice de Tizi Ouzou a organisé, récemment, une journée d'étude intitulée "Justice-presse". La journée d'étude a été articulée autour de trois communications portant, pour la première, sur "la liberté d'expression : entre droit constitutionnel et protection de l'honneur et la dignité des personnes", la seconde sur "la diffamation, les précautions à prendre dans les couvertures judiciaires", alors que la dernière portait sur "le respect de la présomption d'innocence". Lors de son intervention, le procureur général Mohamed Tayeb Lazizi a expliqué qu'entre le droit à l'information qui est constitutionnellement consacré et la protection des droits et la dignité des personnes, il y a une balance où il est difficile de tenir l'équilibre et que c'est juste à ce niveau que le journaliste doit faire jouer tout son professionnalisme. En ce sens, le représentant du parquet a souligné que, d'un côté, la liberté d'expression est un droit consacré et qu'avec la nouvelle loi sur l'information, le délit de presse n'est plus soumis au flagrant délit ni à la peine de prison, et de surcroît il est prescriptible en six mois, mais que, d'un autre côté, le respect de la vie privée, de l'honneur et de la considération est un droit inaliénable consacré dans la Constitution algérienne. Intervenant sur le sujet de la diffamation, Khethir Nadir, président de la section pénale et conseiller à la cour, ne s'est pas contenté d'expliquer les éléments constitutifs de la diffamation, mais a longuement sensibilisé aux précautions à prendre pour l'éviter, et ce, dit-il, en usant du conditionnel, d'être neutre et objectif, d'éviter de révéler l'identité des suspects et surtout d'éviter les procès d'intention et les préjugés qui sont de nature à orienter ou influencer la décision de justice. Pour sa part, le juge d'instruction, Rachid Mokrani, a insisté sur le respect du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence jusqu'à la confirmation ou l'infirmation de la condamnation d'un mis en cause. Le conférencier a insisté, entre autres, sur le choix de la terminologie utilisée et l'usage des subtilités de la langue dans ce genre de situations. Tout en rappelant les sanctions prévues par la loi dans ces cas, le conférencier a souligné que le respect du secret de l'enquête vise à protéger les principes constitutionnels concernant les droits des parties et permettre un procès équitable et du coup un bon fonctionnement de la justice. S. L.