Le thème principal de la journée d'étude organisée ce jeudi à la cour d'Aïn Témouchent, en présence de magistrats et de représentants des médias, a porté sur la relation entre la justice et la presse, notamment en ce qui concerne la couverture médiatique des affaires traitées par les tribunaux et les garanties consacrées par la législation pour préserver le principe de la présomption d'innocence, l'intégrité morale des présumés coupables et pour protéger le cours du procès de toute influence externe, depuis l'instruction jusqu'à l'annonce du verdict. C'est le président du tribunal de Hammam Bouhadjar, Abdeslem Boutabouna, qui a ouvert les débats de cette journée d'étude avec un thème reposant sur la diffamation, l'atteinte à l'intégrité morale et à la vie privée d'autrui, l'invective, la liberté d'expression et ses limites, l'accès aux sources d'information et le respect du secret professionnel. L'intervenant a évoqué les procédures pénales dont la violation conduit inévitablement à son annulation. Il a parlé également des sanctions prévues par la loi, mettant l'accent sur le respect du secret de l'instruction. Quant au procureur du tribunal d'Aïn Témouchent, Abdelaziz Ouahrani, il a, pour sa part, insisté sur la couverture par la presse des audiences des tribunaux et les garanties dont les justiciables bénéficient pour que leurs droits à la présomption d'innocence, à ne pas être diffamés, et à la préservation de leur dignité soient garantis. Entre l'un et l'autre, une représentante de la presse locale, Zahira Guelaï, viendra à la tribune pour mettre en valeur les principes les plus importants qui régissent le travail journalistique et dont la liberté d'expression consacre. «Quand les événements nous bousculent, dira t-elle, la liberté d'expression est brandie comme une valeur fondamentale, et le rôle des journalistes y est essentiel». Faut-il être le premier ou le meilleur ? Une question que tout journaliste mettrait en avant pour expliquer l'obligation de vérité, d'exactitude, de sérieux et de qualité qui sied à une vocation plus qu'à un métier. Bien plus, le code de l'information ne comporte pas d'équivalent à la diffamation. Il cite tous les délits liés à l'exercice de la profession de journaliste, mais ne cite pas la diffamation, qui est définie dans le code pénal et concerne aussi bien le journaliste que le citoyen ordinaire. A ce propos, le procureur adjoint près la cour d'Aïn Témouchent, Abdelkader Rajab, a, lors de son intervention, mis l'accent sur les précautions à prendre par le journaliste lors de la couverture des audiences en public, surtout en ce qui concerne l'influence sur le déroulement du procès. Le contenu des codes de procédure pénale, pénal et de l'information, pour comment apprendre à utiliser la terminologie judiciaire, couvrir un procès et éviter de tomber dans les délits de divulgation du secret de l'instruction et de diffamation, ont occupé l'essentiel de sa communication. En somme, tous les magistrats qui sont intervenus, même lors du débat ouvert en fin de séance, ont souligné la lourde mission du journaliste dont l'accomplissement doit s'appuyer naturellement sur la vérification des informations et l'objectivité. Par ailleurs, le président de la cour d'Aïn Témouchent, Achachi Abdelouahab, a donné son accord de principe pour l'organisation d'autres journées d'étude ou de formation au profit des journalistes locaux.