La SG du PT a commis l'une des rares attaques contre Bouteflika, à qui elle a reproché de ne pas avoir tenu sa promesse de procéder à des réformes politiques profondes. Contrairement à beaucoup de responsables d'institutions et de partis politiques proches du pouvoir, qui ont multiplié, ces derniers jours, les déclarations relatives au projet de la révision constitutionnelle, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, se déclare incapable de s'avancer sur ce sujet qu'entoure encore, dit-elle, un flou "incompréhensible". "Je ne peux même pas faire de commentaire sur le retard de la décision du Président de réviser la Constitution. C'est incompréhensible", a-t-elle répondu hier en conférence de presse, avant de lancer un appel au maître de l'ouvrage, en l'occurrence le président Abdelaziz Bouteflika d'intervenir pour "stopper les dérapages et les dérives" prémédités par certains responsables. Louisa Hanoune a commis, par ailleurs, l'une des rares attaques contre Bouteflika, à qui elle a reproché de ne pas avoir tenu sa promesse de procéder à des réformes politiques profondes qui passent par une révision profonde de la Constitution. Une promesse, a-t-elle rappelé, qu'il a faite lors de sa dernière campagne électorale et qu'il avait réitérée à l'occasion de la cérémonie de sa prestation de serment, fin avril 2014. "Aujourd'hui, je ne comprends pas encore pourquoi Bouteflika tarde encore à procéder à cette révision constitutionnelle", a-t-elle avoué, avant d'appeler le Président à accélérer le processus de cette révision promise et d'opter pour la voie référendaire, et non pas la conférence parlementaire, tant est que, soutient-elle, le Parlement actuel manque cruellement de légitimité. Elle dit aussi ne pas s'expliquer la valse de déclarations faites par des responsables politiques. Elle s'en prend dans la foulée au président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, qui, selon elle, n'avait pas été mandaté pour parler sur le sujet de la révision constitutionnelle. Par ailleurs, Louisa Hanoune juge qu'une Constitution consensuelle, comme le souhaiterait le chef de l'Etat, n'est pas réalisable uniquement avec les partis politiques, même tous réunis, mais avec le peuple. "Le vrai consensus doit être réalisé avec une large consultation populaire, et non pas celui formel recherché uniquement avec les partis politiques. Il faut avouer que les partis politiques ne représentent pas le peuple. Il n'y a qu'à constater le fort taux d'abstention enregistré à chaque échéance électorale", a-t-elle tranché, suggérant au passage, au président Bouteflika d'élargir, sans exclusion, les consultations sur le projet de la révision constitutionnelle aux citoyens. Louisa Hanoune réclame, en outre, que la révision constitutionnelle soit automatiquement suivie d'élections législatives et locales anticipées. Abordant le bilan de la première année du quatrième mandat, Louisa Hanoune n'a pas été tendre avec Bouteflika, même si elle tente de l'épargner en imputant presque tous les problèmes à "l'oligarchie formée par des ministres et des hommes d'affaires". Un bilan qu'elle juge "contradictoire" tant est que, regrette-t-elle, le programme de Bouteflika n'a pas été respecté par le gouvernement bicéphale, constitué, selon elle, de "ministres patriotes et d'autres oligarques". Sa diatribe est facilement identifiable... F .A.