Une documentation collectée par le mouvement associatif montre la mise en péril de découvertes d'une très grande importance : un double pressoir (d'olives) en pierre de plus de 4 mètres de longueur et 3 mètres de largeur, en plus de 280 tombes (sous forme de dolmens) sur plus de 100 hectares. Le mouvement associatif de la commune d'Ifker tire, une nouvelle fois, la sonnette d'alarme pour attirer l'attention de l'opinion publique mais aussi et surtout des responsables locaux chargés de la protection du patrimoine archéologique (service de la protection du patrimoine à la direction de la culture). Le Cnrpah (Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques) a d'ailleurs été destinataire "d'un courrier bien détaillé" sur la situation d'un patrimoine archéologique, nous disent les signataires d'une pétition qui a regroupé plus de 1000 signatures (ainsi que des photographies, articles de presse, films) montrant clairement l'exploitation de carrières d'agrégats, au lieudit Oussalit (la Vallée des rois) à Aïn Fakroun, situé à 25 km du chef-lieu de wilaya d'Oum El-Bouaghi. La documentation collectée par le mouvement associatif montre la mise en péril de découvertes d'une très grande importance : un double pressoir (d'olives) en pierre de plus de 4 mètres de longueur et 3 mètres de largeur, en plus de 280 tombes (sous forme de dolmens) sur plus de 100 hectares. Les initiateurs du mouvement associatif, qui étaient les premiers à donner l'alerte pour la protection et la réalisation d'un périmètre de protection, parlent de plus de 14 exploitations d'agrégats, et signalent que depuis 2009 rien n'a été fait. Pour eux, les carrières, les différentes machines et dynamites grignotent sur le terrain du lieu archéologique. Concernant la datation de la découverte, elle peut remonter à l'époque atérienne (6000 ans), selon Hocine Taoutaou, chercheur au Cnrpah que les citoyens ont rencontré lors des ses multiples déplacements. L'un des représentants du mouvement citoyen à Ifker et archéologue de formation, M. Kamel, s'interroge, quant à lui, sur les véritables raisons du délaissement du site et de l'entêtement de l'administration à vouloir romaniser toute découverte archéologique. Au niveau du service de la protection du patrimoine à la direction de la culture, la responsable de ce service, Merahi Hadda, confirme qu'en effet, suite à des alertes données par des citoyens de la commune d'Ifker quant à la découverte d'un site archéologique (Oussalit) et les menaces des exploitations des carrières, aussi bien elle que ses agents ont pris les dispositions nécessaires. "Nous avons fait une sortie en 2009 sur les lieux, en présence d'un représentant de l'APC de Oum El-Bouaghi et la gendarmerie. En effet, nous avons remarqué la présence d'un pressoir d'olives de l'époque romaine, contrairement à ce que disent certaines personnes qui lui donnent un âge de 3000 ou 4000 ans. Nous avons demandé et exigé l'arrêt de l'exploitation d'une des carrières, elles sont nombreuses, dont l'une se trouve à peine à 250 mètres de la découverte archéologique. Nous avons demandé depuis l'an 2009 l'arrêt de l'exploitation de cette carrière, car la loi 04/98 relative à la protection du patrimoine nous y autorise. Aussi, nous avons demandé sa protection et son classement", nous indique-t-elle. R.H.