Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
FLN : le système fait le ménage en prévision de l'après-Bouteflika La présence de Sellal et la lettre de Bouteflika cautionnent Saâdani à la tête du vieux parti
Les choses au parti du Front de libération nationale (FLN) se sont décantées dès le premier jour du 10e congrès qui se déroule jusqu'à aujourd'hui à la Coupole, à Alger. La présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et la lettre de soutien aux congressistes lue au nom du président de la République Abdelaziz Bouteflika, semblent indiquer la direction du vent, poussant les contestataires de la légitimité du congrès et de la personne d'Amar Saâdani, déboutés par la justice la veille déjà, à se draper dans le silence. Or, le Premier ministre, qui, faut-il le préciser, était présent au congrès en tant qu'invité, renoue avec son statut de militant du FLN, rappelant, dans ses déclarations à la presse, qu'il l'est depuis 1968. De quoi nourrir les plus folles spéculations sur la mission dévolue à ce proche de Bouteflika et de l'establishment militaire qui, de tout temps, a revendiqué un statut de commis d'Etat. Le renouvellement de sa carte de militant ne peut être un fait anodin puisqu'il devrait intégrer le comité central du vieux parti. En ce sens, le discours d'ouverture du congrès prononcé par Amar Saâdani annonce d'éventuels changements dans les règles du jeu politique en Algérie. Le SG du FLN a surtout mis l'accent sur les propositions de son parti quant à la révision constitutionnelle, notamment celle ayant trait à un gouvernement issu de la majorité parlementaire. La sérénité dans laquelle a baigné ce congrès du parti du FLN ressemble à un armistice entre les clans au pouvoir. Le silence des contestataires en est peut-être la preuve. L'autorité, qui désigne les personnels au sein de cet appareil électoral et qui agit comme une main invisible, aurait décidé d'une redistribution des rôles à la faveur d'un scénario envisagé pour la succession de Bouteflika. En effet, le pedigree d'Abdelmalek Sellal, qui a organisé en tant que ministre de l'Intérieur l'élection présidentielle de 1999 marquant l'accession de Bouteflika au pouvoir avant d'avoir à gérer, par trois fois consécutives, sa campagne électorale pour les trois mandats suivants, peut le mettre dans les starting-blocks en prévision de la prochaine présidentielle. Son profil, ne suscitant pas d'animosité au sein des deux centres de décision jusque-là antagonistes, à savoir la présidence et le DRS, joue en sa faveur dans le contexte politique actuel où le clan Bouteflika gère sa fin de règne. Celui qui a été plusieurs fois ministre et plusieurs fois Premier ministre sous Bouteflika serait une garantie pour le clan. Et il est fort envisageable que cela soit en tant que candidat du FLN. Dans sa lettre aux congressistes lue par Tahar Khaoua, ministre des Relations avec le Parlement, Bouteflika, plébiscité à l'occasion comme président du parti, s'est, en tout cas, félicité des conditions de la tenue de ce congrès. Il est même "fier" du travail accompli par l'équipe dirigeante. "En cette occasion où le parti du Front de libération nationale réédite ses pages glorieuses pour les décliner aux enfants d'Algérie qui en saisiront forcément la symbolique avec fierté et dignité, je tiens à mettre en avant le mérite de vos dirigeants qui ont su préserver la cohésion de la structure de ce parti historique (...)", a-t-il esquissé dans sa lettre. L. H.