Un film retraçant le parcours militant du chahid Fernane Hanafi sera diffusé pour la première fois aujourd'hui à l'hôpital qui porte son nom à Oued Aïssi, près de Tizi Ouzou, et ce en présence du wali, de Ali Yahia Abdennour, d'anciens du PPA et de l'ALN et d'étudiants en histoire, du corps médical et paramédical. Fernane Hanafi: force de convaincre, rage de vaincre est le titre de ce documentaire de 52 mn produit par la nièce du chahid Fernane Djamila et réalisé par le journaliste Moussa Tertag. Le film contient les témoignages de plusieurs figures de la guerre de Libération nationale qui ont côtoyé le chahid Fernane Hanafi, à l'image de Ali-Yahia Abdennour, Amar Driss (responsable PPA MTLD-Tizi Ouzou), Mohamed Saïd Mazouzi (ancien pensionnaire des geôles coloniales), Akli Djeffal (chargé de la campagne électorale du MTLD en Kabylie aux élections de 1948), des moudjahidine et des membres de la famille Fernane. La sortie de ce film coïncide avec la date-anniversaire de la mort de l'enfant de Larbaâ Nath Irathen, mort des suites d'un échange de tirs entre des moudjahidine et des policiers français à La Casbah d'Alger. En effet, le 18 juin 1955, en compagnie du colonel Ouamrane, Fernane Hanafi se rend à Alger pour une réunion importante avec Abane Ramdane. Mais les deux maquisards tombent sur un contrôle policier chemin Vauban (Hussein Dey). Hanafi Fernane tire et tue un policier. Un autre policier riposte et blesse Fernane. Il arrive quand même à s'échapper. Arrivé à un refuge de La Casbah, il meurt sans que Dr Benhabiles, appelé en urgence, arrive à le sauver. Sur ordre de Abane, il sera transféré de nuit à Chebli (Blida) où il sera enterré après que Souidani Boudjemaâ et une troupe de l'ALN lui aient présenté les armes. À rappeler que le chahid Fernane Hanafi est natif de Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou, en 1920. En 1942, il rejoint le PPA clandestin. À partir de 1947, il fait de sa maison d'El Kantra un refuge et un lieu de rencontres permanent pour Krim Belkacem et Amar Ouamrane. En 1948, il mène campagne pour le MTLD lors des élections de la Chambre algérienne. Il devient membre actif de l'OS. En 1950, revenant d'une importante réunion à Alger, il est arrêté et condamné à 4 ans de prison ferme. Libéré fin 1953, il participe aux réunions entre messalistes et centralistes à Alger. En novembre 1954, Krim le nomme agent de liaison entre la Kabylie et Alger. En décembre 1965, son corps sera rapatrié dans son village natal d'El Kantra (LNI) en présence de Krim Belkacem et Amar Ouamrane. Le film sera projeté dans le cadre de trois journées commémoratives du chahid Fernane qui seront organisées par sa nièce Djamila, en partenariat avec des institutions, aujourd'hui à l'hôpital psychiatrique d'Oued Aïssi, demain au village d'El Kantra et la ville de Larbaa Nath Irathen et enfin le samedi 6 juin au musée. H. Saïdani