“L'économie algérienne est une économie d'endettement où prédomine un financement par crédit bancaire, source de création monétaire et de potentielle inflation”. C'est le constat fait par le ministère des finances sur la situation actuelle du secteur financier. L'essentiel de l'activité bancaire, note-on, est dominé par les banques publiques. La part du privé dans l'ensemble des ressources du secteur ne représente que 5,6%. Les ressources collectées par les banques privées en 2003 se chiffrent à 137 milliards de dinars, en baisse de 48% par rapport à 2002. Le document du ministère des Finances souligne que 62% de la ressource circulant dans l'économie n'empruntent pas suffisamment le circuit bancaire. Sur le plan des crédits, la structure fait apparaître l'importance des crédits alloués au secteur public, estimés à 55%. Le document du ministère des Finances juge le niveau de perte potentielle sur le secteur privé, apprécié dans le ratio crédit sur crédit provision, élevé, environ 34%. Les engagements des banques publiques sur le secteur public (à l'exception des créances détenues par la CNEP sur les EPLF et les APC), concentrés sur de grandes entreprises consommatrices de crédits qui connaissent des déséquilibres financiers structurels, sont estimés à 203 milliards de dinars en 2002. Selon les rédacteurs du document, le ratio de solvabilité moyenne des banques publiques est relativement élevé par rapport à la norme européenne qui est de 10 à 12%. La solvabilité des banques a été consolidée à la suite de l'assainissement patrimonial opéré par le trésor entre 2000 et 2002. Toutefois, fait-on remarquer, les banques publiques n'opèrent pas souvent les provisions conformément à la réglementation prudentielle, en particulier sur les créances détenues sur les entreprises publiques. L'insuffisance des provisions a été évaluée par la Banque d'Algérie à 150 milliards de dinars. Le ministre des finances estime que l'évaluation de la liquidité des banques sous l'angle prudentiel montre que les banques ne sont pas en situation de surliquidité. En outre, la transformation des ressources commerciales en crédits commerciaux opérée par les banques est insuffisante. M. R.