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“La réalisation des infrastructures n'obéit pas aux règles antisismiques” Le Pr Chelghoum au forum d'El Moudjahid sur la vulnérabilité des ouvrages d'art
L'expert cite les routes et autoroutes, les ponts, les barrages et les trémies. “Il faut faire attention et ne jamais prendre les choses à la légère quant à l'édification des ouvrages d'art dits spéciaux.” C'est là, en résumé, le message que veut transmettre M. Chelghoum Abdelkrim, chercheur en génie parasismique, lors du forum d'El Moudjahid organisé hier, adressé à tous les responsables concernés dont les maîtres d'ouvrages. Tout en confirmant n'avoir jamais été associé, le professeur indique que la conception et la réalisation de ces projets de grande importance n'ont pas été effectuées sur la base de référentiels de calcul sismique, qui n'existent pas en Algérie d'ailleurs. D'où la méconnaissance de leur comportement face à un séisme. “La prévention seule peut sauver le pays contre une autre catastrophe similaire à celle du 21 mai 2003”, soulignera le conférencier. Pour cela, il exhorte les pouvoirs publics à ne pas se précipiter dans la construction de trémies, de ponts, de barrages, de routes et autoroutes afin de les édifier avec un maximum de précautions et éviter par là même leur effondrement en cas de fortes secousses telluriques. Ils nécessitent, suggère-t-il, une auscultation qui pourrait, s'il le faut, déboucher sur une remise en cause de tout le projet. La modélisation des sites, selon M. Chelghoum, doit être également révisée. C'est ainsi que la définition des défaillances et autres failles pourrait être possible. Ce qui permettra de détecter les parties vulnérables de l'ouvrage pour son renforcement ou confortement… L'hôte d'El Moudjahid est revenu sur les aspects liés au confortement et à la réhabilitation des ouvrages en citant l'exemple des silos stratégiques de Corso endommagés lors du séisme du 21 mai 2003. Il a exposé, à travers ce cas, un modèle parasismique optimal de confortement. Le professeur soutient que la catastrophe est composée de trois éléments, à savoir l'aléa, le risque (pertes humaines) et la vulnérabilité (coût des dommages). Après une expertise approfondie, l'équipe de M. Chelghoum a dégagé 4 batteries (silos) à conforter. La 5e était destinée à la démolition. Pendant quatre mois, les experts se sont attelés à modéliser le sous-sol sur le site. Après une étude dynamique du sol, une réponse exacte aux effondrements et une solution ont été aussitôt trouvées. La cause principale des dommages subis par les silos est, relève le professeur, directement liée à l'effet de site. Outre la mise en place immédiate de référentiels de calcul pour ces ouvrages d'art et leur auscultation, Abdelkrim Chelghoum propose la création d'une agence spécialisée qui sera composée d'experts indépendants chargés du suivi et du contrôle de toutes les opérations de réhabilitation entreprises. B. K.