Les retrouvailles des Ouled El-Hadja Maghnia avec le public de Béchar ont été réussies. Le groupe a donné le meilleur avec une musique particulièrement festive, des danses captivantes et un véritable sens de la scène. Avant la prestation de ce groupe fabuleux, trois troupes se sont produites dans le cadre de la compétition de la 9e édition de ce festival, qui prendra fin ce soir. La formation Ouled El-Hadja Maghnia a réussi à conquérir le public béchari, venu nombreux jeudi soir, au stade Ennasr, assister à la quatrième soirée de la 9e édition du Festival national de la musique diwane de Béchar, qui prendra fin ce soir avec l'annonce du palmarès du jury, présidé cette année par la chercheuse Kamilia Berkani. De véritables showmen, les membres des Ouled El-Hadja Maghnia, principalement des percussionnistes (derbouka, tbel, karkabou), accompagnés d'un guitariste, ont repris quelques-uns de leurs plus beaux morceaux, qui invitent à la danse, à la fête, à la communion. Outre les textes qui se rapprochent notamment dans l'évocation de certains saints du diwane, la musique du groupe est extrêmement et harmonieusement bien construite, tant on arrive à déceler le son de chaque instrument. À ce travail en amont, s'adjoint un jeu de scène particulièrement captivant, grâce au talent des instrumentistes qui proposent aussi des danses acrobatiques et des chorégraphies. Ouled El-Hadja Maghnia, un groupe qui existe depuis 1995, a tous les ingrédients du bon groupe, mêlant puissance de l'interprétation et instillant de la joie de vivre. Auparavant, la première partie de la soirée a été marquée par l'entrée en lice de trois troupes en compétition. Et c'est la troupe créée il y a près d'une année, El-Machâal d'Adrar, qui a ouvert la soirée. Revisitant le répertoire diwane de sa région, la formation n'a pas démérité, et compte tenu de son potentiel (la jeunesse de ses membres), elle ne pourra que s'améliorer. Initiés au diwane par maâlem Hamza de Kenadessa, les jeunes membres de la troupe Diwane Gnawa El-Kandoussia (de la localité de Kenadessa, dans la wilaya de Béchar), qui participe au festival pour la première fois, ont émerveillé le public lors de leur prestation qui a réuni plusieurs paramètres importants dans la construction d'un spectacle : la maîtrise instrumentale, la belle voix du koyo bongo (chanteur), l'harmonie de la chorale et dans le jeu sur les karkabous. Entamant son spectacle par les tbels, le groupe est passé au guembri et a, entre autres, interprété le bordj Bouderbala. Outre la véritable performance sur le plan vocal et musical, Diwane Gnawa El-Kandoussia ont également présenté de très belles danses koyo (danse du diwane), mais ils ont pu la transformer, la rendre encore plus spectaculaire, en s'inspirant d'autres danses. Se produisant pour la deuxième fois dans le cadre de la compétition du festival, El-Megzawin Gnawa de Mostaganem prolonge l'héritage de maâlem Mejdoub, créateur de "Trig Cherguia", la voie du diwan traditionnel à Béchar et dans plusieurs villes de l'Oranie. Hélas, la proposition de l'an dernier de ce groupe était meilleure et beaucoup plus intéressante que celle de cette année, qui a été quelque peu décevante. La transformation de la pratique de cette troupe de l'espace sacré à la scène n'a pas été suffisamment pensée et bien travaillée. Il n'est pas question les concernant de potentiel ou de talent mais plutôt de travail et de rigueur. S. K.