La capitale algérienne abrite, depuis hier, une conférence internationale des femmes parlementaires sur l'échange des expériences de pays, asiatiques, européens, africains et latino-américains, en matière de "forum/causus de femmes parlementaires", organisée conjointement par l'APN et le Pnud, qui devrait déboucher sur la création d'un forum international en Afrique et dans la région Mena, dont le secrétariat serait à Alger. Cette rencontre s'inscrit, en fait, dans "la continuité" de la conférence internationale de 2013 sur "l'effectivité et la durabilité de la participation politique des femmes dans les assemblées élues", et fait suite aux recommandations de la Déclaration d'Alger. Mais, il faut aussi savoir que cette manifestation de deux jours se tient en prévision de la prochaine réunion de l'AG de l'ONU, qui adoptera en septembre 2015 les objectifs de développement durable pour les 15 années à venir, dont l'un d'eux est dédié à la réalisation de l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes. Dans son intervention, Cristina Amaral, représentante du Pnud et coordinatrice résidente du système des Nations unies en Algérie, a beaucoup insisté sur l'importance de l'égalité entre les sexes "à tous les niveaux de décision", notant que si la moyenne mondiale de la représentation féminine au Parlement est de 21,3%, elle est loin d'atteindre les 30% proposés, il y a déjà 20 ans, à Beijing. "Seuls 32 pays (17%) ont plus de 30 à 40% de femmes au Parlement, 156 pays (83%) ont moins de 30% et seulement 2 pays à travers le monde ont plus de 50% de femmes au Parlement", a-t-elle signalé, citant le Rwanda et l'Andorre. Mme Amaral a, en outre, révélé que sur les 32 pays évoqués, 26 ayant entre 30 et 40% de représentation féminine recourent aux systèmes des quotas et à d'autres mesures spéciales. Plus loin, la responsable du Pnud a déclaré qu'avec un taux de 31,6% de représentation de femmes à l'APN, l'Algérie, placée à la 26e place dans la classification mondiale de l'Union interparlementaire (UIP), devance tous les autres pays de la région Mena et représente "la plus forte représentation" dans la région arabe. De son côté, la représentante de la ministre de la Solidarité nationale a annoncé que le code de la famille sera revu "selon les instructions" du chef de l'Etat. "J'espère que cette révision construira davantage les rapports égalitaires entre la femme et l'homme", nous a confié Nadia Aït Zaï, directrice du Ciddef, en marge des travaux. Convaincue que ce code est "la première violence constitutionnelle" et persuadée que sa révision a été suscitée par le nombre de divorces, la juriste a affirmé que "si, par malheur, on venait à supprimer le khol'â (divorce de la femme sans l'accord du conjoint, en versant une somme à titre de réparation, ndlr), il faudrait supprimer la répudiation qui fait plus de mal à la famille et dont le nombre est plus élevé que celui du khol'â". Elle a également rappelé une proposition faite en 1996 par le mouvement associatif, suggérant d'ajouter dans l'article 48 que "l'homme et la femme peuvent demander le divorce sans motif". Au cours de la rencontre, des participantes ont déploré "les discours un peu standards" car, selon elles, ils minimisent "tout le travail de fond" réalisé par la société civile, pour l'avancement des droits des femmes, référence faite aux plaidoyers, au travail de sensibilisation. H.A