Comment renforcer le leadership des femmes parlementaires ? Comment participer à la promotion de la durabilité de la participation des femmes dans les assemblées élues ? Comment aider la femme à s'imposer et occuper des postes dans les sphères du pouvoir ? Autant de questions auxquelles ont tenté de répondre les participants à la rencontre internationale sur les forums des femmes parlementaires, organisée par l'Assemblée populaire nationale (APN) en collaboration avec les agences des Nations unies (ONU femmes et PNUD). Cette rencontre a pour objectif de poser les jalons de la constitution d'un forum national de femmes parlementaires algériennes et d'un forum international de femmes parlementaires de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et d'Afrique, en référence aux recommandations de la Déclaration d'Alger de 2013. Les présidentes de forums parlementaires de plusieurs pays ont pris part à ce rendez-vous, notamment celles d'Indonésie, du Brésil, d'Espagne, du Sénégal, de Tunisie, du Maroc, de Jordanie, d'Egypte et du Rwanda. Dans son discours, Cristina Amaral, représentante résidente du PNUD en Algérie, a révélé que la moyenne mondiale de la représentation de la femme au Parlement est de 21,3%. La femme est loin derrière dans la représentation politique dans la plupart des régions du monde. Seuls 32 pays (17%) ont plus de 30 à 40% de femmes au Parlement, 156 pays (83%) en ont moins de 30% et seulement deux pays à travers le monde ont plus de 50% de femmes au Parlement, à savoir le Rwanda et Andorre. 26 des pays qui ont entre 30 et 40% de représentation de femme utilisent des systèmes de quotas et d'autres formes d'action positive ou de mesure temporaire spéciale (11 avec quota de candidat volontaire par les parties, dont 3 avec sièges réservés et 12 avec des quotas inscrits dans la loi). D'après l'intervenante, la femme ne peut accéder à des postes-clés si elle n'a pas l'appui réel des partenaires nationaux ou une solidarité parmi les groupes de femmes. L'oratrice évoque le cas de l'Algérie et affirme qu'avec un taux de 31,6% des sièges occupés à l'APN, l'Algérie, selon la classification mondiale de l'Union interparlementaire, est classée au 26e rang, devançant ainsi tous les autres pays de la région MENA et devenant de fait la plus forte représentation dans la région arabe. Changer les mentalités «Les élections législatives et locales de 2012 ont permis, grâce à la loi obligeant la participation de la femme dans la vie politique, une percée remarquable des femmes au sein des assemblées. La loi organique du 12 janvier 2012 y a grandement contribué. Ces acquis devraient être soulignés et surtout préservés», a noté Mme Amaral. De son côté, M. Ould Khelifa, président de l'APN, a insisté sur la nécessité de la mise en place d'une stratégie sur le long cours, impliquant tous les médias et qui soit destinée à toutes les franges de la population, pour changer les mentalités qui empêchent la femme de participer activement au sein de la société. «Le travail doit commencer par la famille qui ne doit pas faire de distinction entre les filles et les garçons, puis l'éducation, ensuite l'enseignement qui permet à la femme de défendre ses droit et d'être autonome, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la famille», explique le président de l'Assemblée, qui a également appelé à «doter la Constitution de textes d'application clairs concernant l'égalité entre les sexes». Notons que les présidentes des forums des pays présentes à cette rencontre ont exposé leurs expériences. Ainsi, Athanasie Gahodogo du Rwanda a expliqué que 70% du Parlement rwandais est composé de femmes.