Institut de formation bancaire : plus de 16.000 cadres bancaires formés en 2023    Le Premier ministre reçoit l'ambassadrice serbe en Algérie    Palestine occupée: des colons prennent d'assaut un site archéologique à Naplouse    Cancer du sein: programme de sensibilisation au CHU de Beni-Messous    Affaires religieuses: coup d'envoi des sessions de formation à distance au profit des étudiants des instituts nationaux de formation spécialisée    Lancement des cercles d'apprentissage du saint Coran à Dar El-Coran    Ouverture des travaux du Forum syndical international de solidarité avec le peuple sahraoui    Boughali préside une réunion du bureau de l'APN    Boughali tient une réunion de coordination avec les présidents des groupes parlementaires    Le marché algérien des assurances en hausse de 8,8% au 1er semestre 2024    Le ministre tunisien des Affaires étrangères visite Djamaâ El-Djazaïr    Une Commission de l'ONU appelle à une «action collective» contre l'occupation sioniste des territoires palestiniens    La «tonte» des filles (musulmanes) Une tradition française    Handball-Division Excellence : Coup d'envoi de la nouvelle saison    Les attaquants restent encore fébrile, l'arbitrage en conflit avec la VAR    Championnats d'Afrique : 3 médailles d'argent et 1 en bronze pour l'Algérie    Résultats ''fructueux'' en termes d'accords conclus et de définition des voies de coopération    La DCP poursuit ses inspections sur le terrain    Chute d'un jeune homme dans un puits de 10 mètres de profondeur    Un véhicule fauche un cycliste à Belacel    La mise en service du CAC n'a pas encore eu lieu    Installation d'une nouvelle commission de suivi    Cérémonie de recueillement à Alger à la mémoire du Chef du Mouvement Hamas Yahya Sinwar    «Je n'ai pas de mots pour décrire l'horreur que l'on voit… en Palestine»    Appel à son enrichissement et à la restitution des biens pillés    L'Association «Bouclier de Khenchela» remporte la 3e place    Inondations de Nâama : versement d'aides financières pour rééquiper les habitations endommagées    Le président de la République reçoit le MAE tunisien    Boxe: Imane Khelif dévoile son parcours sportif et se projette sur l'avenir    Le président de la République préside une réunion du Conseil des ministres    CANEX WKND 2024: un appel à la mise en place de nouveaux mécanismes pour le financement et la distribution des productions cinématographiques en Afrique    Une occasion pour l'Algérie de défendre les causes palestinienne et sahraouie    Marathon international d'Imedghassen: la 14ème édition a réuni 1.200 coureurs    Tennis de table/Championnat d'Afrique: médaille d'argent pour la paire Bouhenni-Nasri    Signature d'un protocole de coopération entre les armées des deux pays    UIP : Des pays arabes boycottent l'allocution du représentant de l'entité sioniste en réponse à l'appel de l'Algérie    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



“Je suis certaine qu'il y a des disparus encore en vie”
Mme Fatima Yous, présidente de SOS disparus
Publié dans Liberté le 29 - 12 - 2004

“Divers témoignages confirment que des personnes victimes d'enlèvement sont encore dans des centres de détention.”
Liberté : Plusieurs chiffres sont avancés depuis des années. Quel est, en fait, le nombre exact des cas de disparition ?
Mme Fatima Yous : On ne peut pas avoir le chiffre exact. Il y a des dossiers de disparus qui atterrissent chaque jour sur le bureau de l'association. Récemment, j'ai reçu des gens de Jijel. Ceci dit, à notre niveau, nous avons enregistré 8 000 dossiers.
Dernièrement, vous avez déclaré que parmi les disparus, il y a encore des vivants. Qu'est-ce qui vous amène à une telle affirmation ? Où se trouveraient-ils alors ?
Il y a des vivants, c'est clair, j'en suis même certaine ! Il y a des gens qui les ont vus. Ce sont d'anciens prisonniers qui le confirment. Des personnes sont toujours détenues à Reggane et dans d'autres lieux de détention. Un père d'un disparu, apprenant récemment que son fils étant encore en vie, est parti à sa recherche ; il s'est déplacé jusqu'à Adrar.
En arrivant sur les lieux, il apprend que les détenus ont été déplacés. Selon des informations que nous avons recueillies, il y a encore des centres de détention à Tamanrasset et In-Aménas.
Avez-vous engagé des poursuites judiciaires contre ceux que vous désignez comme étant les auteurs de ces “disparitions forcées” ? Et combien de plaintes de parents de disparus avez-vous enregistrées ?
Effectivement, des plaintes ont été déposées, mais nous n'avons pas le chiffre exact.
Connaissez-vous l'identité des auteurs de ces enlèvements ?
Les familles de disparus ont même leurs noms. On l'a dit à Me Ksentini. Nous avons 29 dossiers avec des témoignages. Et la plupart des dossiers sont accompagnés de déclarations de témoins portant le cachet officiel des APC.
Me Ksentini affirme que la responsabilité dans les disparitions n'est pas celle de l'Etat…
Ceux qui “cueillaient” des citoyens chez eux ou sur leur lieu de travail venaient au nom de l'Etat, et souvent ils venaient à bord de plusieurs voitures. Ils se présentaient même aux domiciles des victimes dans la journée au su et au vu de tout le monde. Que veut signifier alors la formule “l'état est responsable, mais pas coupable” ?
êtes-vous associée aux travaux de la commission ad hoc mise en place par le président Abdelaziz Bouteflika ?
Cela nous a été refusé, les responsables n'ont même pas accepté la présence d'un avocat ou d'un responsable de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme. Me Ksentini, qui a rejeté également l'observation d'une organisation internationale, a promis que le dossier des disparus est un problème national et que sa résolution doit être exclusivement dans le cadre algérien. Il n'a pas tenu ses engagements.
Le président de la Commission consultative nationale pour la promotion et la protection des droits de l'Homme a déclaré dernièrement que vous n'êtes pas représentative des familles des disparus…
S'il avait de l'audace, il m'aurait appelée pour une confrontation à la télévision. Et puis les dossiers parlent d'eux-mêmes.
Comment évaluez-vous l'action du président de la République concernant le traitement de ce dossier ?
Jusqu'à présent, M. Bouteflika n'a rien fait pour nous. Il nous a oubliés. Les familles des disparus lui ont fait confiance en votant pour lui. Il dit qu'il est solidaire avec nous, je voudrais bien le croire. Qu'il déclare alors qu'il est pour la libération des disparus vivants encore en détention !
Vous insistez beaucoup sur la libération des disparus. Avez-vous connaissance de leur nombre ?
On ne sait pas.
La libération des disparus vivants semble prendre le dessus au sein de votre association sur la vérité et les circonstances de la mort des autres disparus…
Pour les morts, c'est aux parents d'en décider. Je ne vais pas leur imposer de prendre les indemnités ou de les refuser, de pardonner ou non. Une chose est sûre, il y a une procédure malsaine : des familles, qui sont dans le besoin, et qui étaient obligées de recourir à la pension de retraite de leurs disparus pour survivre, étaient amenées à retirer les actes de décès avec la promesse que la victime régularise la situation de son état civil dès sa réapparition.
Le président de la République veut une amnistie générale. Quelle en est votre position ?
L'amnistie est une bonne chose, mais si c'est pour pardonner aux criminels, non. Ils ont fait beaucoup de mal. Pardonner à tout le monde, c'est impossible. Les blessures des familles ne guériront jamais.
K. D.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.