Dans une salle pleine comme un œuf, les retrouvailles entre l'artiste et son fidèle public furent tout simplement grandioses car empreintes de joie, d'émotion, de chaleur humaine et surtout de grande communion entre le poète et ses fans. Si, de nos jours, la chirurgie moderne réalise de grands miracles, Lounis Ait-Menguellet, lui, continue de réussir de véritables prouesses sur scène. Et pour cause, cinq mois après avoir subi une délicate intervention chirurgicale à cœur ouvert dans un hôpital parisien –c'était à la fin janvier 2015– la grande vedette de la chanson kabyle, qui s'était requinquée tel qu'il se devait au prix d'une convalescence de rêve auprès des siens, à Ighil-Bwamas, son village natal, était très attendue en ces belles soirées du Ramadhan à Tizi-Ouzou pour son grand retour sur scène. C'est dire que la grande foule s'était empressée d'envahir, mardi soir, juste après la rupture du jeûne, la salle de spectacles de la maison de la culture Mouloud-Mammeri pour ne pas rater l'évènement. Dans une salle pleine comme un œuf, les retrouvailles entre l'artiste et son fidèle public furent tout simplement grandioses car empreintes de joie, d'émotion, de chaleur humaine et surtout de grande communion entre le poète et ses fans. Un public majeur, pour la plupart des spectateurs et des spectatrices venus en famille, de Tizi Ouzou mais aussi des localités les plus reculées de la Kabylie profonde pour revoir leur idole qui leur manquait terriblement après avoir connu de gros ennuis de santé et traversé des moments très difficiles. Ce qu'il y avait comme ambiance et surtout de sympathie dans la salle pour l'artiste ressuscité qui était visiblement heureux de retrouver ses inconditionnels vite rassurés par le retour en forme de leur idole qui, dès les premières notes de musique envoûtantes et les premières chansons égrenées dans une ambiance électrique qui frisait parfois même une hystérie incroyable, on comprit aussitôt que Lounis avait recouvré sa forme d'antan même s'il avait bien perdu quelques kilos après sa terrible épreuve. Alternant les nouvelles chansons et les tubes anciens qui gardent toujours leur charme, Aït-Menguellet aura subjugué une foule en délire notamment lors des chansons rythmées où les danseurs les plus effrénés, hommes et femmes, s'en sont donné à cœur joie sous l'œil complice de son orchestre et surtout de son fils, Djaffar, digne héritier et précieux compagnon de tous les instants. "J'attendais de tels moments de joie et surtout de retrouvailles avec impatience. Le public était heureux, moi aussi, la fête fut totale et je pense que les retrouvailles furent très chaleureuses après plusieurs mois de séparation avec le public", nous dira dans sa loge un Lounis tout en sueur après un spectacle de rêve et de folie. "C'est vrai que j'ai traversé des moments très difficiles avec mon état de santé et je suis réellement ravi que tout soit rentré dans l'ordre, ce qui me permettra de partager encore un bout de chemin avec ce merveilleux public", avoue Lounis Ait-Menguellet, l'air quelque peu fatigué mais visiblement heureux d'avoir réussi son come-back dans ce véritable temple de la chanson kabyle qu'est la maison de la culture Mouloud-Mammeri où il devait enchaîner hier soir avec un second show avant de reprendre son bâton de pèlerin qui le mènera demain 26 juin à El-Tarf, le 28 au chapiteau de l'Hôtel Hilton, puis à la salle Atlas à Alger le 29 et 30 juin, ensuite le 6 à Tipasa, le 8 à Saïda et enfin le 11 juillet à Boumerdès. C'est dire qu'à 65 ans passés, Lounis Ait-Menguellet retrouve une seconde jeunesse et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et ce au grand bonheur de ses milliers d'admirateurs et d'admiratrices. Et vogue l'artiste ! M. H.