Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), s'est longuement étalé, jeudi passé, lors d'un meeting populaire tenu à la maison de la culture Nouar-Boubakeur d'Oum El-Bouaghi, sur le parcours politique et les positions du cheikh Mahfoud Nahnah, premier président du mouvement. "L'un des rares, précisera-t-il, à avoir dit non à la politique menée au milieu des années 1970, des choix qui menaient à la destruction du pays, et avec l'apparition, après, de l'extrémisme, il avait prédit que cette méthode (l'extrémisme) allait impliquer la mouvance islamiste dans des parcours qui l'affaibliraient." Makri fait le constat qu'"aujourd'hui, toute la mouvance islamique a adopté la méthode de cheikh Nahnah. Tous les mouvements qui s'opposaient à lui, sans exception, disent ce qu'il disait au début des années 1990". Et d'avancer qu'après le 11 Septembre 2001, "les apôtres et les penseurs considéraient la démarcation de l'extrémisme comme une question vitale. Aujourd'hui, la méthode du juste milieu et de la droiture s'est concrétisée et est devenue ce que représente la majorité des mouvements islamiques. Nahnah avait vu juste". S'exprimant sur la situation du pays, il rappellera la décennie noire, le retour de la stabilité : "Au moment où les nationalistes donnaient les priorités au pays, les voleurs donnaient les priorités à régner sur les rouages du pouvoir. Au sortir de la crise, nous avons dit qu'on allait construire le pays, donnant l'exemple de l'Indonésie, de la Malaisie et de la Turquie. Nous avons dit au système politique, on démarre pour un vrai partenariat pour la construction, et ils ont dit non." Il critiquera, par ailleurs, et sévèrement, les détenteurs du pouvoir qui "ont exploité les institutions de l'Etat, mobilisé l'institution militaire, l'administration, les médias et l'argent à leur service exclusif, en tant que gouvernants, et non pour le pays ou pour l'Etat". Résultat, ajoutera-t-il, "aujourd'hui, la dépravation a troué le corps de la nation et du pays". Revenant sur l'affaire Khalifa, le président du MSP s'est interrogé sur les facilitations accordées à Khelifa et s'il est logique que toutes les institutions de l'Etat algérien déposent l'argent dans une banque inconnue avec une gestion et une administration "étranges" ? Pour lui, "s'il n'y avait pas d'ordres venus d'en haut, cela ne se serait jamais produit". Et de marteler : "Le dossier ne sera pas fermé et restera ouvert jusqu'à ce que l'Algérie obtienne son droit." N. B.