Résumé : Malika fustige ses deux tantes par ses propos acerbes. Mordjana va servir le dîner, et si elles ne veulent pas manger, elles n'avaient qu'à jeûner. Au même moment, Samir tentait de mettre de l'ordre dans ses idées... Il s'en voulait à mort pour sa faiblesse... Son amour pour Ilhem le torturait...Il pensait pouvoir maîtriser ses sentiments...Ne pouvant plus tenir, il ferme la porte de sa chambre à clé et l'appelle. Il soupire. Un silence s'ensuit, puis il reprend d'une voix enflammée : -Oh ! Ilhem... Tu me manques tant ! Elle garde, elle aussi, le silence durant quelques secondes avant de répondre : -À moi aussi... Nous avons conclu d'une relation platonique entre nous... J'étais prête à me contenter des miettes que tu pourrais m'accorder de temps à autre, mais au fond de moi-même je savais que cela ne tenait pas... Il est inconcevable pour un couple comme nous, qui s'était connu et aimé durant de longues années, de se refuser trop longtemps... Notre absence, loin de nous faire oublier le passé, a, au contraire, attisé et consolidé notre amour. Samir se tut. La réalité lui faisait mal... Mais c'était le tribut à payer... Il ne pouvait nier que loin de s'atténuer par leur éloignement, leurs sentiments qui dormaient au fond d'eux s'étaient réveillés et se renforçaient un peu plus chaque jour. -Tu as peur, n'est-ce pas ? -Oui Ilhem... J'ai peur... -Tu n'as plus le choix Samir... Je suis prête à sortir de ta vie si cela peut te tranquilliser. -Cela ne servira à rien Ilhem... Je risque de devenir plus impulsif et plus épris... La tornade ne fera alors de moi qu'une bouchée. -Alors cesse de combattre tes sentiments et accepte la réalité telle qu'elle se présente. -Tu veux dire que nous devrions continuer à nous aimer... -Nous nous aimons Samir... Et rien ni personne au monde ne pourra nous en empêcher... Autant couvrir le soleil avec un tamis dans notre cas. Il allait riposter, lorsqu'un bruit de pas l'interrompt : -Je te rappellerai, lance-t-il hâtivement avant de couper la communication et de se lever pour tourner la clé dans la serrure. Il se remet au lit et tire la couverture sur lui. La porte s'ouvrit et Mordjana se dresse devant lui : -Tu dors ? -Presque, murmure-t-il. -Je voulais discuter avec toi. -Cela ne peut-il pas attendre demain matin ? -Si... -Alors laissons pour demain. Il fait mine de se rendormir, mais elle vient s'asseoir à côté de lui et lui caresse la joue : -D'habitude tu ne te couches pas aussi tôt... Qu'est-ce qui ne va pas Samir ? -Hum... Rien... Un peu fatigué... Elle prend une lente inspiration avant de lancer : -Je voulais t'entretenir d'un sujet qui nous concerne tous les deux... Il rabat la couverture et lui jette un coup d'œil curieux : -Quel sujet ? -Heu... Si tu es fatigué, je préfère laisser ça pour demain. Il se redresse et s'assoit sur son lit, avant de prendre son paquet de cigarettes pour en allumer une : -Ta voix est anxieuse, et cela suffit pour me réveiller totalement... Que se passe-t-il Mordjana ? De quoi veux-tu donc me parler ? Elle déglutit : -Tes tantes ne m'aiment pas... - Ça, je le sais... Et tu leur rends bien la monnaie, n'est-ce pas ? Elle hausse les épaules : -J'ai essayé de leur être agréable, mais elles refusent de collaborer... -Eh bien, cesse d'essayer de te rapprocher d'elles, et tu verras qu'elles vont chercher après toi. -Pourquoi ? Pour me discréditer ? -Je n'en sais rien moi. Ces affaires de femmes me dépassent. C'est de ça que tu voulais m'entretenir ? -Non... Il y a autre chose.