Dans cet entretien qu'il nous a accordé, le président du MC Alger, le Dr Mohamed Messaoudi, fait le point sur la situation du club et affirme, en outre, être déterminé à barrer la route aux “perturbateurs”. Liberté : Comment jugez-vous la performance de votre équipe durant cette première phase du championnat national ? Dr Messaoudi Mohamed : Notre bilan est jusqu'à présent satisfaisant. On n'a pas à se plaindre du moment qu'on est troisième en championnat et que tout est encore jouable pour nous en Ligue des champions arabe. Je suis persuadé que beaucoup de clubs de la DI auraient aimé être à notre place. Je dirais malheureusement que quand il s'agit du Mouloudia, les choses prennent une ampleur démesurée et la manipulation se met de la partie. Cette ambiance malsaine se répercute sur le rendement de l'équipe. Nous sommes en train de faire une évaluation exhaustive sur cette première phase du championnat et de chercher les solutions dans le but de faire mieux. Comment expliquez-vous cette baisse de rythme subite de l'équipe après un début de saison en trombe ? Je pense que c'était prévisible, car lorsqu'on a commencé le championnat, personne ne donnait cher de notre peau. Et comme je disais, à cause cependant de certaines manipulations, on a commencé à sentir une pression qui nous a quelque peu déstabilisés. La pression était tellement forte que les joueurs trouvaient du mal à exprimer leur talent sur le terrain. Chaque rencontre est devenue comme une finale de coupe. Même vous, les responsables, vous avez parlé du titre… Non ! Nous n'avons jamais déclaré qu'on allait gagner le titre. On a seulement dit que nous allions nous donner à fond pour remporter le championnat. C'est sous cette énorme pression que nous avons abordé le match contre l'USMA qui est, comme vous le savez, un derby particulier. Les joueurs étaient très touchés d'avoir perdu ce match, surtout qu'ils se sentaient capables de le gagner. Il faut parler aussi de la programmation démentielle qui nous a été imposée durant le mois de ramadan, un rythme vraiment infernal. Puis nous avons abordé le match de la JSK juste avant l'aïd. Il y a eu aussi le décès de Yasser Arafat, ce qui a fait que jusqu'à la dernière minute personne ne savait si on allait jouer. En plus, on s'est présenté avec pratiquement sept titulaires en moins. On a perdu, ça peut arriver, mais l'ampleur du score a fait qu'on a assimilé cette défaite à une débâcle. Nous avons tout essayé pour remettre les pendules à l'heure sur le plan psychologique, mais c'était vraiment difficile. Juste après, on a affronté le Zamalek. Nous avions perdu, encore une fois, par un score lourd, mais je pense que ce n'était pas une raison pour en faire un drame national. Lorsqu'on parle de l'honneur du pays qui, soi-disant, aurait été bafoué, je pense que c'est un peu grave et que c'était de la manipulation pour créer cette ambiance malsaine au sein de l'équipe. Ce n'est pas vrai, le Mouloudia n'est pas dans une situation critique. Pensez-vous qu'il y a eu des failles au niveau de l'équipe face au Zamalek ? Sur un volet purement sportif, je dirais que les joueurs n'ont pas été à la hauteur. Ils étaient dominés sur tous les plans. Mais en analysant le fond du problème, surtout l'état psychologique dans lequel se trouvait l'équipe ; moi personnellement, je comprends les joueurs. Ils auraient pu néanmoins faire mieux. Cette déconfiture a provoqué la réaction de l'opposition avec la création, notamment, du comité de sauvegarde. Quelle est votre position vis-à-vis de ce comité ? Si on parle d'une opposition constructive, il n'y en a pas au Mouloudia. Cette opposition a tant voulu que nous tenions une AGE. Nous nous sommes présentés, mais nous n'avons pas trouvé les opposants. Ils sont là juste pour vous embêter et je trouve malhonnête, de leur part, d'utiliser certains faux supporters pour créer des troubles. Je tiens, pour la énième fois, à réaffirmer que nous sommes élus pour quatre ans et nous irons jusqu'au bout de notre mandat. Maintenant, pour ce qui est de ce mouvement soi-disant de sauvegarde, je me demande, franchement, c'est pour sauvegarder quoi ? En plus, si on a vraiment l'intention de sauvegarder quelque chose, on doit apporter du concret. Nous, nous ne réagissons que lorsque leur action constitue un danger réel pour la survie du club. Certains disent qu'avec votre bureau, vous ne faites qu'exécuter une politique dirigée par M. Maârif. Qu'en dites-vous ? M. Maârif demeure mouloudéen de la première heure. Il a apporté beaucoup au club. M. Maârif nous aide à chaque fois qu'on a besoin de lui, mais jamais, au grand jamais, il a intervenu dans la gestion directe ou indirecte du club. Quand il a du temps, il assiste à nos réunions en tant que Mouloudéen. Compte tenu de tout ce qu'il a donné au club, il a le plein droit de donner son avis. Malheureusement, certains malintentionnés, qui veulent nuire d'abord à la personne de M. Maârif et à l'image du Mouloudia tentent par tous les moyens de créer l'amalgame. Il est de notre devoir en tant que mouloudéens de protéger l'image de marque de l'une des figures de proue du club. Mais, pourtant, votre opposition a toujours tenté d'avoir le feu vert de M. Maârif avant d'entreprendre quoi que ce soit… Ça prouve à quel point ils sont malhonnêtes ces gens-là. Ils font croire à l'opinion sportive que M. Maârif piétine les lois du pays. Ce sont des mensonges. À aucun moment, ces gens-là ont rencontré M. Maârif. Jamais, au grand jamais, ils n'ont eu une quelconque promesse de lui. Est-ce que vous confirmez l'engagement officiel du Français Jean-Paul Rabier ? Effectivement, nous pensons même qu'il est l'homme de la situation. Nous sommes sur le point de finaliser avec lui. Il sera à Alger dimanche prochain pour justement finaliser les négociations et entamer aussi son travail. Est-ce que vous avez les moyens de satisfaire ses exigences financières, sachant que le club n'est pas très à l'aise financièrement ? Absolument pas. Il n'y a pas de difficultés financières au sein du Mouloudia, club d'Alger. Il y a eu des échéances qui n'ont pas été tenues, non pas parce qu'il n'y a pas d'argent, mais pour des formalités administratives. C'est le seul problème que nous avons. Si le club se trouvait, comme le prétendent certains, en difficulté financière, nous n'aurions jamais pu réussir à assainir et par la même à payer tous les joueurs jusqu'au mois d'octobre. Avez-vous tranché la question de ses futurs adjoints ? Il n'y a aucun problème sur le sujet des assistants de Rabier. Nous ne voulons pas chasser les gens qui sont déjà en place. Peut-on connaître les objectifs qui ont été assignés à M. Rabier ? Il aura d'abord la tâche d'inclure le mental et la rigueur professionnelle qui nous a jusqu'ici fait défaut. Cependant, l'objectif sera de mener l'équipe à faire mieux que la première période du championnat. Un titre serait le bienvenu, mais l'objectif essentiel est de jouer les premiers rôles. Il reste encore 15 journées du championnat, tout reste possible. Pouvez-vous nous faire le point sur les nouvelles recrues et les libérés ? Pour ce qui est des libérés, nous avons été clairs avec tout le monde. À l'arrivée du mercato, nous avons dit aux joueurs que ceux qui ne sont pas satisfaits chez nous, nous sommes disposés à les libérer. Mais jusqu'à preuve du contraire, il n'y a pas eu de demande. Dans ce cas-là, nous n'avons obligé personne à partir. Même Chenoufi ? Oui, même Chenoufi. C'est un joueur exemplaire et de bonne famille. S'il trouve son compte ailleurs, tant mieux pour lui. Sinon, il est toujours le bienvenu au Mouloudia. Pour les recrues… Nous avons recruté trois joueurs maliens. Tous les trois sont des internationaux qui ont participé aux jeux Olympiques d'Athènes. On les a engagés pour trois saisons et je peux dire que c'est une bonne affaire pour le Mouloudia du moment que c'est un investissement à long terme. Je vous annonce même que M. Rabier ne coûtera pas cher comparativement à un coach algérien. Quelle est votre position par rapport aux actes condamnables de certains supporters ? Je préfère les appeler les faux supporters, car ce sont des gens qui viennent juste pour détruire et ternir l'image du club. Quand vous voyez des supporters qui insultent les joueurs avant même le début du match, je ne pense pas qu'ils méritent le qualificatif de supporters. D'ailleurs, nous interpellons encore une fois les autorités publique pour intervenir et mettre un terme aux agissements de ces pseudo-supporters. Nous ne cesserons jamais de dire que le MCA est partie prenante de toute initiative qui pourrait aider à arrêter cette violence. Cependant, nous faisons appel aux vrais supporters pour nous apporter leur aide précieuse et soutenir ce club que nous chérissons tous. Cette équipe a vraiment besoin de leur soutien indéfectible pour passer cette période de turbulences. M. B.