Les Mozabites résidants hors de la wilaya de Ghardaïa ont observé, hier, des rassemblements et sit-in dans plusieurs villes du pays pour dénoncer les violences meurtrières de Guerrara. À Alger, plusieurs centaines de personnes ont observé un sit-in devant la maison de la presse Tahar-Djaout. Encadrés par une dizaine de personnes, les jeunes Mozabites ont dénoncé "le silence des autorités" sur ce qu'ils qualifient "d'actes terroristes" qui ciblent leur communauté. C'était sous les cris d'"Imazighen", "Non au terrorisme", "Où est l'Etat"..., que le sit-in a débuté. Les présents ont déployé plusieurs banderoles et pancartes sur lesquelles on pouvait lire des appels "à l'apaisement" et surtout à "l'intervention de l'armée", qu'ils ont inscrite sur une grande banderole rouge. Ils ont aussi dénoncé "les promesses non tenues du gouvernement". Pendant plus de deux heures et sous un soleil de plomb, les manifestants ont crié leur indignation devant "l'absence de l'Etat" pour trouver des solutions "à un conflit qui n'a que trop duré". "On est musulman, Amazigh, Ibadite et Rostémide", lit-on sur une autre banderole brandie par un vieux, tandis qu'un jeune, une pancarte à la main s'interroge : "À qui profite le chaos à Ghardaïa ?" . L'action de la communauté mozabite d'hier, a été ponctuée par une grève de tous les commerçants de la communauté à Alger. À signaler que l'action a été programmée devant le Palais du gouvernement. À la Grande-Poste, plusieurs dizaines de Mozabites ont tenté de tenir un rassemblement. Ils ont été évacués manu militari par un impressionnant dispositif de sécurité. Devant la maison de la presse, le sit-in s'est déroulé sans aucun incident. L'organisation était irréprochable. À la fin du rassemblement, les présents se sont dispersés dans le calme. Par ailleurs, une trentaine de citoyens représentant la communauté mozabite, a observé un sit-in en face de la station régionale de l'ENTV pour protester contre les événements tragiques qui ont secoué la wilaya de Ghardaïa. En tenue mozabite traditionnelle, les protestataires, certains déployant le drapeau national, scandaient des slogans dénonçant le "terrorisme", ponctués par des appels : "Non à la division de l'Algérie." "Nous voulons attirer l'attention des médias et de l'opinion publique sur la dangerosité de la situation actuelle. Il est inadmissible que la région de Ghardaïa toute entière soit en proie au crime et au feu, alors qu'au même moment on continue comme si de rien n'était. Une grande fitna est en train de naître. Que Dieu nous en préserve, mais la situation est chaotique, toutes les informations que nous avons augurent du pire", nous ont déclaré, sur place, deux personnes qui se disent être les représentants des personnes qui ont organisé le sit-in. À Constantine, une centaine de commerçants mozabites a baissé rideau, hier, pour exprimer son mécontentement sur la situation dramatique qui prévaut à Ghardaïa depuis trois jours. Ces commerçants dont la majorité des locaux sont situés au centre-ville, notamment sur la rue Larbi-Ben-Mhidi (Trik Djdida), le boulevard Belouizdad et à la vieille ville, ont répondu à l'appel du comité des notables de Ksar Lakrara à Ghardaïa pour une journée de protestation nationale, en signe de solidarité avec les habitants de la wilaya de Ghardaïa et notamment les familles qui ont enregistrées des décès et des blessés durant les événements qu'a connus la wilaya, ces dernières 48 heures. "Non au terrorisme à Ghardaïa", lit-on sur des affiches collées sur les rideaux des magasins. M. M./B. S. /S. B.