La toponymie revêt un intérêt et une importance en ce qu'elle est représentative du patrimoine immatériel d'une nation, de sa souveraineté et représente la marque indélébile de son histoire. L'objectif de ce colloque, prévu du 25 au 27 juillet à Jijel, est de questionner la place réservée à ce volet de l'identité algérienne qu'est l'amazighité, dans l'élaboration des toponymes algériens. La prise en charge du patrimoine dans son sens le plus large aussi bien matériel qu'immatériel et à travers la totalité du territoire national fait désormais partie de la stratégie et du programme du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), qui semble ne rien négliger pour un réel travail de terrain consistant à découvrir, répertorier et protéger le legs culturel, historique, identitaire et civilisationnel amazigh. Après le succès du Colloque international "Regards croisés sur Apulée", qui s'est déroulé du 30 mai au 1er juin 2015 à Souk Ahras, le HCA organise une autre rencontre scientifique, d'envergure nationale cette fois-ci, et consacrée à la toponymie (le nom de lieux). Intitulé "De la toponymie algérienne : du local au national", ce colloque est prévu dans la wilaya de Jijel du 25 au 27 juillet. Le colloque vient à point nommé redonner à la toponymie une place prépondérante dans la mémoire d'un peuple et d'une nation. La toponymie revêt un intérêt et une importance en ce qu'elle est représentative du patrimoine immatériel d'une nation, de sa souveraineté et représente la marque indélébile de son histoire. Elle exprime manifestement une mosaïque, une interpénétration de cultures diverses et une aire de partage entre spécificités locales et valeurs universelles. L'Algérie, à l'instar d'autres pays de l'Afrique du Nord et du monde, a connu ce processus historique de dénomination et redénomination de son territoire, à travers les âges et durant la colonisation des Français (où l'administration coloniale française avait francisé les noms de la plupart des villes et villages) puis après l'indépendance, par l'arabisation de l'environnement conformément à deux textes juridiques. Cette dernière étape a eu pour conséquence de donner lieu à une sorte de dualité de la toponymie algérienne (officielle), face à une toponymie dite populaire ou de population souvent sinon toujours en langue maternelle reflet de la mémoire collective. Ce qui est regrettable, constatent aussi bien le citoyen que le spécialiste dans le domaine, c'est que lors des différentes campagnes d'arabisation de l'environnement, les noms des lieux en tamazight n'ont pas été gardés. Ce colloque est, en fait, une sorte de tentative de réhabilitation des noms oubliés ou niés : la toponymie amazighe.L'objectif de ce colloque est de questionner la place réservée à ce volet de l'identité algérienne qu'est l'amazighité dans l'élaboration des toponymes algériens. Quelle est l'orientation de l'Algérie en matière de politique toponymique qui tienne compte des réalités socioculturelles et linguistiques du pays et en matière de revalorisation du patrimoine toponymique amazigh ? Enfin quelle a été ou est la contribution des spécialistes chercheurs dans le domaine de la toponymie dans l'élaboration d'une politique toponymique spécifiquement amazighe ? R.H.