Plusieurs communications, traitant de la problématique de dénomination des lieux, ont été présentées par des chercheurs, experts et académiciens. Pour mieux cerner la problématique, Ouerdia Yermèche, professeur responsable du pôle linguistique à l'école normale de Bouzaréah, et Rahim Atoui, docteur en sciences géographiques et membre expert de la commission permanente de toponymie, nous livrent leurs impressions sur la méthode la plus appropriée pour la dénomination des lieux en Algérie, qui jusque-là est l'apanage exclusif du ministère des Moudjahidine. Le Dr Yermèche demande que les scientifiques soient associés, en élargissant la commission nationale et les commissions locales à des chercheurs et experts du domaine. Samedi dernier, à l'ouverture des travaux, le secrétaire général du HCA, Assad Si El Hachemi, a affirmé que la toponymie algérienne revêt beaucoup d'importance dans la mesure où elle constitue une marque indélébile de l'histoire d'une nation dont elle est représentative du patrimoine immatériel et de la souveraineté. Il a également souligné que l'arrivée de nouvelles langues imposées par les puissances colonisatrices, l'alternance des régimes politiques et les mouvements de protection des langues minoritaires étaient « à l'origine de refondations ou de remaniements toponymiques et sont pourvoyeurs de toponymes nouveaux ». Ce colloque de trois jours, mis sur pied par le HCA avec le concours du ministère de la Culture et de la wilaya de Jijel, inscrit dans le cadre du programme général d'action du Haut- Commissariat à l'amazighité, se propose de lever le voile sur la toponymie algérienne avec la participation d'une trentaine de chercheurs, linguistes, d'universitaires et de spécialistes de la question. A noter que quelque deux cents ouvrages édités en langue amazigh sont exposés à Jijel à l'occasion de la tenue du colloque national consacré, depuis samedi dernier, par le HCA, à la toponymie algérienne, a-t-on constaté. Cette exposition, qui se tient dans une aile de la salle de conférences de la cité administrative qui accueille le colloque, donne un aperçu sur la richesse et la diversité du patrimoine bibliographique en langue amazigh.